
Édito de Michel Marc
Le Premier ministre est en mission. Avec bonhommie, il déclare la guerre au peuple. C’est aussi simple que cela. La grande bourgeoisie qui le soutient en rêvait depuis des lustres. Défaire les acquis humanistes et solidaires du Conseil National de la Résistance, détricoter, déchiqueter l’idée même des services publics, cette très belle propriété collective et sociale qui appartient à tous, les modestes et les riches, comme si ces services publics ne servaient à rien, nous entraîner dans un effort de guerre irrationnel et insensé, faire travailler plus ceux qui travaillent déjà alors que des millions de citoyens cherchent un emploi, faire payer l’impôt à quelques milliers de contribuables qui en étaient justement dispensés, oser évoquer la « solidarité et l’effort nécessaire de tous » en évoquant la solidarité entre les modestes et les très pauvres, peser sur les revenus de plus de 95 % des actifs et des retraités dans notre pays où la consommation intérieure s’affaisse, y compris pour les produits de première nécessité…
La guerre est déclarée, ou la lutte des classes. Chacun choisira les termes qu’il préfère. « C’est un braquage en bande organisée ». Et les chiffres donnent le tournis. On s’y perd. Pas un mot sur la possible taxe Zucman touchant 0,01 % des foyers fiscaux et pouvant rapporter entre 15 et 25 milliards d’euros, pas un mot sur la tendance confirmée à l’augmentation exponentielle des patrimoines des plus riches (des centaines de milliards), pas un mot sur les 221 milliards en un an d’aides publiques aujourd’hui révélées.
La question est aujourd’hui posée à l’ensemble des citoyens, aux associations, aux partis politiques, aux syndicats : « Qu’est-ce qu’on fait ? ».