
Documentaire. Dans « Un aller simple pour Perpignan », Bertrand Schmidt filme des jeunes entre espoirs et galères. Une réalisation poignante.
Le train fonce vers le Sud au milieu des étangs, au fond le Canigou enneigé. à l’intérieur, Lohny, parti de Caen après une enfance en foyer, la délinquance, la taule. Pour lui, le Sud, c’est l’espoir d’une vie nouvelle, d’un ailleurs plus riant, alors pourquoi pas Perpignan ? Durant un an, le réalisateur Bertrand Schmit a suivi ce jeune, ses bonheurs et ses galères et en a tiré Un aller simple pour Perpignan, un documentaire superbement filmé, poignant, actuellement en libre accès sur YouTube.
Bertrand Schmit était récemment à Perpignan pour suivre la campagne électorale de L’Alternative. A l’évidence c’est quelqu’un de terrain, qui s’intéresse aux vrais gens.
Avec Un aller simple… réalisé quelques années auparavant, il porte un regard empathique sur la jeunesse, entend lui donner la parole.
Au plus près de ces jeunes, sa caméra ne cache rien du parcours de Lohny, de ses errances. L’hôtel, d’abord, puis la rue quand les maigres économies sont épuisées, l’hôtel social, le squat, les potes de rencontre, une fille… Passionné de foot, Lohny voudrait en faire son métier, mais pas simple à 22 ans, alors il cherche, commence stage ou formation sans pouvoir s’y tenir. C’est un patron gueulard, le boulot trop dur… En parallèle on découvre aussi Johnny, même type d’histoire, qui s’accroche à un boulot harassant payé 5 euros de l’heure.
Au final rien ne marchera pour ces jeunes qui ne demandaient pourtant pas la lune, juste vivre et travailler. C’est qu’ils partent de trop loin, qu’ils sont trop cabossés, ce petit film est l’histoire d’une tragédie, celle, insupportable, des inégalités sociales.