Coup de gueule. Il est des moments où l’on se demande si le jour d’après ne va pas ressembler furieusement au jour d’avant.
La pandémie provoquée par le covi-19 a relancé la machine du charity-business avec une farouche volonté de faire sortir les « oursins » des poches du bon peuple. Il ne s’agit pas d’ironiser sur les gestes de solidarité spontanés de nos concitoyens envers les personnels soignants, loin de là. C’est d’ailleurs plutôt rassurant de voir comment notre peuple est capable de faire preuve d’entraide et de solidarité dans ces moments difficiles. C’est souvent à l’initiative de gens modestes que cela se fait, ceux-ci ayant sans doute un goût du partage plus prononcé que les « premiers de cordée ». Ce n’est pas nouveau.
Pour faire bonne figure, des personnalités diverses et variées ont appelé nos concitoyens à mettre la main à la poche. Parmi celles-ci, certain(e)s en délicatesse avec le fisc ou spécialistes de l’optimisation fiscale, qui préfèrent les paradis fiscaux aux guichets du Trésor. Ces mêmes individus qui refusent, par leurs « magouilles », de contribuer, avec l’impôt, au financement de nos structures de santé (entre autres), ne se gênent pas, toute honte bue, de faire appel à la charité publique. Ce qui nous pousse à poser cette question simple : à quoi servent nos impôts ?
Jacques Brel affirmait qu’il refusait de participer à ce type d’opérations ajoutant : « la charité publique, disait-il, c’est ce que les riches ont inventé pour empêcher les pauvres d’exiger leur dû ! ». Il est plus que temps d’exiger notre dû !