LE TRAVAILLEUR CATALAN

© DR. Frontière Espagne.

– La cosa va evolucionant oi? Al menys d’ençà  aquest dilluns ja no estem lligats amb lo dels deu quilòmetres. Què has fet per aprofitar-ho ?
– Molt senzill: una passejada per l’alt Vallespir… intentant trobar múrgoles; encara que ja és un poc tard, mes fa pas res: lo més important era de poder passar el pont fronterer de Riu Major, ja que al matí havien fet fora la barricada que impedia travessar !
– I de menjar unes costelles de xai a la brasa a Tapis suposo?
– Home és clar que sí, no podia ser altrament!
– Vol dir doncs que, a part de vosaltres, els migrants clandestins, els traficants de drogues diverses i el virus de la covid ja poden entrar o sortir de les dues bandes ! Mes que fa el prefecte ?
– Ah! Ah! En canvi no s’ha pas obert la frontera del coll de Banyuls cap a Espolla, ni els passatges de Morellàs a la Vajol i els de Cerdanya… Mes ho és, que lo dels blocs de formigó no ha impedit ni podia impedir res d’aquestes passatges que se volien controlar.
– Lo que ha canviat és que s’ha tornat a una normalitat: pensa que durant tot el temps que  no se podia passar normalment d’una banda a l’altra, hi havia hagut algú per cuidar-se d’encarregar a Sant Llorenç o a Costoja  compres a les botigues de Tapis o de Maçanet; ho duien fins al pont de Riu Major, ho transferien a peu fins un cotxe del costat francès per repartir-ho.
– Això demostra com  la vida d’aquesta zona funciona  ignorant la frontera com sempre, i malgrat tots elsbarratges que vulguis… lo que explica potser perquè altres passatges no han sigut reoberts, on no hi ha  uns intercanvis tan importants?
– Pot ser una raó… mes no pensi pas que sigui la bona: hi deu haver subtilitats economicopolítiques més decisius… en tot cas per nosaltres lo important va ser el punt de la cocció de les costelles de xai, que per cert a alguns indrets de Catalunya també en diuen “xuies”.
– I bé doncs, la cocció? Què ?
– I bé doncs: perfecta!

Traduction

Frontières

– Ça évolue, non? Au moins depuis lundi on n’est plus limité à dix kilomètres pour les déplacements. Qu’est-ce que tu as fait pour en profiter ?
– Très simple: une promenade dans le Haut Vallespir… en essayant de trouver quelques morilles; un poil trop tard, mais peu importe, l’essentiel était de passer sur le pont frontalier de Riu Major, entre Coustouges et Tapis, puisque le barrage qui empêchait le passage avait été enlevé le matin
– Et de manger quelques côtelettes d’agneau grillées à Tapis, je suppose ?
– Bien entendu, impossible de ne pas faire ça !
– Ce qui veut donc dire que, à part vous, les clandestins, les trafiquants de drogues diverses et le virus de la covid peuvent repasser d’un côté à l’autre: mais que fait le préfet ?
– Ah! Ah! Par contre, on n’a pas rouvert la frontière du col de Banyuls vers Espolla, ni les passages de Maureillas à La Vajol, ni ceux de Cerdagne… mais c’est vrai que les blocs de béton n’ont empêché aucun des passages qu’ils prétendaient contrôler.
– Ce qui a changé en fait c’est qu’on est revenu à la normalité: pense que pendant toute la période où on ne pouvait pas passer normalement, il y a eu quelqu’un pour prendre les commandes à Saint-Laurent et à Coustouges pour les magasins de Tapis et de Massanet; on les apportait jusqu’au pont de Riu Major, et on les transférait à pied jusqu’à un véhicule côté français pour les repartir.
– Ce qui montre bien que la vie dans cette zone fait comme toujours fi de la frontière et de tous les barrages que tu veux… ce qui explique peut-être pourquoi d’autres points de passage ont pas été rouverts: les échanges y seraient moins importants ?
– Ça peut être une raison, mais je ne pense pas que ce soit la bonne: il doit y avoir des subtilités économicopolitiques plus décisives… en tout cas, pour nous, l’important c’était la cuisson des côtelettes d’agneau, qu’on appelle aussi chouilles  dans certains endroits de Catalogne.
– Et alors, cette cuisson ?
– Alors, parfaite !

 
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