Canet-en-Roussillon

Lors de deux week-ends de septembre, ce seront dix films dans le cadre d’Imagopublica, manifestation initiée par Guy-Claude Marie. Entretien.

Imagopublica, qu’est-ce que cet objet culturel non identifié?

Une association de passionnés par l’image sous toutes ses formes, et plus spécialement cinématographique, dans la perspective de promouvoir toute action (éducation, recherche, création artistique) dans le champ du cinéma, de l’audiovisuel et leurs formes hybrides!

Pourquoi Imagopublica?  

Le choix de ce nom veut signifier le caractère public de toute image dans sa production et dans ses effets. Dans cette Société du spectacle dans laquelle nous vivons, interrogeons-nous sur ce que nous font toutes ces images, dans lesquelles nous baignons et sur ce que nous en faisons dans la construction de nos pensées, sensibilités ou comportements !

Vous en êtes l’initiateur, quel a été votre parcours professionnel ?

Instituteur détaché à la Fédération des œuvres laïques de  Haute-Garonne, j’étais responsable de son service cinéma et donc, entre autres, de la programmation et de l’animation d’une salle de cinéma. Parallèlement, je me suis attelé à la première thèse sur le cinéma de Guy Debord. Entre 2013 et 2018, j’ai assuré des séminaires sur ce sujet et l’essai cinématographique en général, en Master Recherche et Expérimentation à l’ENSAV. J’ai  été membre, pendant une dizaine d’années, du conseil d’administration du Groupement National des Cinémas de Recherche (GNCR). 

J’ai depuis passé le relais, mais toujours porteur du virus de l’éducation populaire, et habitant Canet, je continue de programmer et d’accompagner, en toute amitié avec Jérôme Quaretti directeur du Clap Ciné, des œuvres cinématographiques qui sont dans l’actualité des sorties en cinéma et qui sont qualifiées Art-et-Essai, Recherche et Découverte par le Centre National de la Cinématographie (CNC) .

Recherche est souvent associé à élitisme, art abscons ?

Le label Recherche et Découverte ne qualifie pas pour autant des films « intello-chiants », d’ailleurs j’invite à voir la liste des films projetés la saison dernière sur la page Facebook Imagopublica (vous pouvez vous y abonner!). D’autre part, même si certains films sont plus difficiles d’accès, ces séances sont toujours présentées et suivies d’un échange. Dans le cours de ces échanges, sont protégées et défendues les valeurs cardinales de toute conversation : la bienveillance, l’attention, l’écoute de la parole de chacune et chacun. Marcel Duchamp disait qu’on ne peut aimer que ce que l’on connaît : soyons curieux, sortons des sentiers battus, soyons tous des chercheurs et chercheuses en cinéma. Le goût vient aussi de la rencontre. Plus qu’élitisme : curiosité et découverte, dans la veine de l’éducation populaire !

Pratiquement comment cela fonctionne ?

Il n’y a pas d’adhésion. Deux séances (18h15 et 21h15) ont lieu deux vendredis par mois ; elles sont espacées d’une petite heure permettant un pique-nique tiré du sac dans le hall du cinéma, ou un passage à la crêperie d’à côté, et la continuation d’échanges informels. La qualité de la projection et du confort des salles du Clap Ciné est absolument remarquable et le grand hall est très accueillant.

La saison s’ouvre en septembre par des journées cinématographiques sous la forme de trois week-ends successifs : des retours de plage… en quelque sorte.

Pour recevoir la programmation envoyez votre adresse mail à imagopublica@gmail.com  

Propos recueillis par Clément Riot

Projections les 16, 22, 23, 29 et 30 septembre.