LE TRAVAILLEUR CATALAN


À table ! – © Marc-Ginot

Estagel

Rendez-vous incontournable, début août, pour tous les amateurs du spectacle vivant, le festival Jours de théâtre a fait, encore une fois, le plein.

Les bourrasques d’une tramontane déchaînée ont gonflé les voiles du vaisseau amiral de la flotte estagelloise, Ulysse y a même perdu pied. L’Odyssée par la compagnie milanaise Dual Band, en première soirée, s’est étirée en longueur dans un jeu sans relief pour une épopée qui demande du souffle et du rythme. Seuls les moments chantés furent à la hauteur. Passons.

Feydeau comme on l’aime

La deuxième soirée a comblé le public. La compagnie provisoire a fait le pari de monter quatre pièces de Georges Feydeau dans le même spectacle « à table ! ». Deux couples, un amant, un hôtel, tous les ingrédients du vaudeville sont là. Un dispositif sommaire, une table et des chaises, qui vont se disloquer au fil des situations délirantes qui entraînent le spectateur dans un tourbillon de folie. Les cinq comédiens campent les personnages hauts en couleur dans une mise en scène au scalpel et dans un rythme infernal. Une énergie démesurée. Le rire est au rendez-vous à chaque respiration. Une parfaite présentation du théâtre de boulevard, si souvent décrié et qui demande cependant un travail d’horloger tant l’écriture est précise et efficace. Les sourires des spectateurs à l’issue de la représentation témoignaient des bienfaits pour la santé de cette médecine là. Une compagnie régionale qui a déjà fait ses preuves dans d’autres registres et qui vient d’ajouter une corde à son arc pour notre plus grand plaisir.

Annie Ernaux

La compagnie Le cri Dévot a présenté au jardin du presbytère deux monologues sur les vies respectives des parents d’Annie Ernaux. Dans La place, l’écrivaine cherche à réparer l’amour entre elle et son père, tandis que dans Une femme, elle tente de retrouver les différents visages et la vie de sa mère. Deux belles présentations au plus près des spectateurs et au service d’un texte fort et sensible.

La nuit juste avant les forêts

C’est sur le parking central que la compagnie BordCadre a présenté cette œuvre de Bernard-Marie Koltès. Ce monologue puissant, porté par Guillaume Tobo nous entraîne dans l’incohérence du monde à la recherche de l’autre qui nous renvoie notre propre image. La parole se déverse sans interruption, sous la pluie, dans un océan de solitude, d’errance et de désillusion. Une performance pour un texte porteur de rage et d’amour admirablement servi par le comédien et la mise en scène.

Jacques Pumaréda

 
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