Fin août, le président de la République a réuni chez lui les chefs des différents partis politiques afin « d’en appeler au collectif » et « dans l’intérêt supérieur du pays. » Belle ambition !

La réunion a été fort longue, douze heures, Macron en a profité pour annoncer des referendums, même un préférendum (qui peut en rassembler plusieurs) ainsi que la tenue d’une conférence sociale. à part cela, il a écarté la plupart des propositions des autres comme celle du PCF d’une indexation des salaires et des pensions sur l’inflation. Et, bien sûr, il a refusé un referendum sur la réforme des retraites.

Pour nombre d’observateurs cet épisode « ne permettra pas de sortir de la crise démocratique et politique. »

Cela peut, en effet apparaître comme surréaliste, le pays vient de connaître une mobilisation massive, sur plusieurs mois, sur une revendication largement majoritaire, le refus du recul de l’âge de départ à la retraite. Face à cela, Macron a opposé un silence têtu, a mis en œuvre à l’Assemblée tous les artifices de procédure démontrant son profond mépris de la représentation nationale. Aujourd’hui, plusieurs de nos concitoyens sont frontalement placés devant la réalité, ils avaient préparé leur départ à la retraite, partie remise !

Et comme si de rien n’était, voilà cette invitation présidentielle qui affiche mensongèrement une intention démocratique. Une rencontre qui ressemble fort à une simple opération de communication. Les réflexions désabusées de la plupart des invités l’attestent. L’épisode ne fait que renforcer l’impression d’un exécutif hors-sol, loin des préoccupations majoritaires des Français. Façon de jouer la montre dans l’attente de futures échéances avec la danse des présidentiables.

On peut parier que ce scénario risque d’être bousculé par les mobilisations à venir tant la situation du pays, particulièrement de l’école, de l’hôpital, la vie chère deviennent insupportables.