En ce 8 mars 2022, toutes nos pensées se tournent vers les femmes ukrainiennes confrontées à des situations terribles, vers les femmes afghanes méprisées, humiliées, vers tant d’autres de par le monde dont les vies sont si difficiles. Cela permet de mesurer les combats qu’il reste à mener, alors que de nouveaux apparaissent.

Comme chaque année, le 8 mars voit éclore une floraison d’initiatives, collectivités, associations rivalisent d’imagination pour célébrer cette journée internationale des droits des femmes. C’est le reflet d’une réelle prise de conscience, le constat d’avancées indiscutables. Pourtant, au fil des 8 mars successifs trop de blocages persistent. Les écarts de salaire entre femmes et hommes sont toujours là, chaque année, à partir du mois de novembre les femmes travaillent gratuitement. Ce sont elles qui sont le plus touchées par la précarité. Les violences ne cèdent pas, elles ont même explosé durant le premier confinement. En ce moment s’ouvre à Perpignan le procès d’un féminicide, le 74è de l’année 2019 ! Tout comme continuent injures sexistes, harcèlement et agressions sexuelles dans l’espace public, sur les lieux de travail. Tout comme perdure l’inégalité pour les tâches du foyer.

L’égalité hommes femmes qualifiée par Macron de « grande cause nationale » n’a été dotée que de 360 millions d’euros, notoirement insuffisants selon les associations. Saluons tout de même le vote par le Parlement de l’allongement du délai pour une IVG, porté à quatorze semaines.

Aujourd’hui, alors que la campagne pour l’élection présidentielle se développe, si plusieurs candidats de gauche ont mis la condition des femmes dans leur programme, ceux des candidats d’extrême droite véhiculent des propos sexistes, méprisants, des considérations carrément rétrogrades. Plutôt inquiétant au vu des intentions de vote dont ils sont crédités.

Le 8 mars devrait avoir des suites, être l’occasion de faire entendre plus fort les revendications des femmes, de les imposer dans le débat public.