Essence

La fixation des prix du carburant s’effectue selon un processus qui va de l’extraction du pétrole à la station-service en passant par le transport du brut et le raffinage.

Au premier septembre, les prix à la pompe ont baissé de 12 centimes, la ristourne gouvernementale passant de 18 à 30 centimes. Pendant ce temps, sur le marché mondial les prix du pétrole baissent, conséquence de l’augmentation de la production des pays de l’OPEP et de la hausse des exportations étatsuniennes.

Les pétroliers et distributeurs explosent les bénéfices

« La hausse des prix à la pompe est presque automatique. Dans l’autre sens, la transmission de la baisse des cours du baril est bien moins rapide » fait remarquer Valérie Mignon du centre français d’étude et de recherche en économie internationale. Selon une étude de la Banque de France, il faudrait environ trois semaines pour qu’une variation à la baisse des prix de gros se répercute à la pompe. Dans ce cas-là ce sont les distributeurs qui s’en mettent plein les poches.

Un autre déterminant du prix est majeur, c’est le coût du raffinage. « La guerre en Ukraine et les sanctions envers la Russie ont provoqué une explosion des marges sur le raffinage » explique Valérie Mignon. La perte de la capacité de raffinage russe a fait exploser les prix. Il ne reste en France que six raffineries. Les marges sont passées de 30 € la tonne en janvier à 140 €.

Tout bénéfice pour les pétroliers dont les profits pour les cinq majors ont atteint 62,4 milliards de dollars. TotalEnergies a vu son résultat multiplié par 2,6. Dans les gagnants il ne faut pas oublier l’État avec la TVA qui a perçu 2 milliards de recettes supplémentaires. Les perdants sont toujours les consommateurs !

Jacques Pumaréda