LE TRAVAILLEUR CATALAN

La rentrée scolaire

Fidèle à sa pratique constante du « en même temps », Macron vient d’en donner une nouvelle illustration en matière de politique scolaire. Il nomme donc un nouveau ministre, Pap Ndiaye, comme pour marquer une rupture avec le Blanquer de sinistre mémoire, et en même temps avant de lui laisser la parole et une quelconque initiative, il réunit les recteurs à la Sorbonne et remplit le ministère de ces fidèles, comme s’il avait peur que le nouveau ministre ait d’autres idées que les siennes et se prenne pour un vrai ministre.

À l’écouter, les projets se suivront et se ressembleront : ainsi le recours aux projets d’établissements sans moyens véritables, si ce n’est des miettes, il les redécouvre, sans se rendre compte qu’ils n’ont pas servi à grand-chose. La ficelle peut servir encore. Quant à la revalorisation des salaires, cause centrale de la crise des recrutements, il nous embarque dans la vieille rengaine sarkozienne « de travailler plus pour gagner plus » avec des chiffrages flous en aucun cas à la hauteur des attentes. Il émet même l’idée de revenir sur ce qui fut un acquis l’uniformisation des niveaux de recrutement au niveau du master. Sans doute c’est sa façon de répondre à la crise des vocations, de s’attaquer à l’unité des corps sans payer les professeurs au niveau qu’ils méritent. La mise en avant des projets pour la voie professionnelle s’appuie sur des difficultés réelles pour justifier une intrusion de l’entreprise dans un service public dont elle rêve de prendre la place. Le libéralisme qui l’inspire est un antidote pour une école publique qui a besoin de vrais défenseurs, usagers, parents, personnels, citoyens dans une démarche unitaire, aux antipodes des pratiques de recrutement à la va vite telles qu’elles prolifèrent comme pour sauver les meubles.

Jean-Marie Philibert

Quelques données départementales avant le point qui sera fait prochainement :

-dans le premier degré 14 démissionnaires, cette année, il faudra embaucher des contractuels, les postes pour assurer les remplacements restent insuffisants, des écoles auraient besoin d’ouvertures de classe…

-dans les collèges, les lycées, le recours aux contractuels sera indispensable pour assurer la rentrée…

Mais rien de grave selon le directeur départemental. 

Non ! Non ! il ne s’appelle pas Monsieur Fabountemps

 
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