Le retour à Paiporta était une décision naturelle. Les informations fournies par nos confrères sur la situation ne laissent aucune place au doute. Après plusieurs appels et messages, une brigade de solidarité s’est constituée avec 17 personnes, dont 6 membres du PCF et 14 membres de la CGT. La brigade est composée d’électriciens, de menuisiers, d’ébénistes, de maçons, de cuisiniers… L’objectif est clair : offrir, à travers nos collègues du PCPV, une aide concrète aux habitants de Paiporta.
Le recensement des réparations a été préparé par Raquel. Nous avons reçu des photos de l’intérieur des appartements dévastés par le DANA. Grâce à eux, les camarades électriciens ont pu établir une liste précise du matériel électrique nécessaire à la mise en place d’installations temporaires.
Après 12 heures de voyage, évitant judicieusement les cols des Pyrénées en raison des fortes chutes de neige, Javier, Raquel et Vicente nous ont reçus au siège des brigades de volontaires du PCPV. Javier nous a expliqué les efforts inlassables que les communistes mènent chaque jour, mobilisant 1 400 volontaires pour nettoyer et distribuer de la nourriture et des produits de première nécessité. Il a souligné l’importance politique de la création de comités et d’associations de quartier pour négocier collectivement la reconstruction et les réparations.
La nourriture que nous avions préparée dans les Pyrénées a nourri tout le monde.
Mardi 10. Après un copieux petit déjeuner, les équipes se sont organisées par métier pour évaluer l’état des appartements inspectés. En milieu de matinée, les équipes sont revenues avec une vision plus claire des travaux à réaliser.
Le déjeuner fraternel a réuni 25 membres de la brigade. Le menu comprenait de la salade de chou, des carottes râpées aux raisins secs, du poulet dans un bouillon de Tuzaguet avec du boulgour et des légumes, et un gâteau Torgul en dessert. Les rencontres avec les volontaires venus des Asturies, de Majorque et d’autres lieux ont été intenses et émouvantes. Les histoires de vie et de solidarité ont dominé les conversations, laissant au second plan les nouvelles que les médias, contrôlés par les puissances financières, s’obstinent à diffuser. Des informations qui ne traitent pas des urgences sociales et climatiques.
De retour au sol, les membres de la brigade ont repris les réparations.
Personne n’oubliera jamais le sourire sur le visage d’une femme digne que nous avons rencontrée dans sa maison à Almegesí, l’une des villes les plus pauvres de la région de Valence.
C’était un sourire qui pouvait atteindre la lune, plein de gratitude envers les camarades qui ont réparé et réinstallé la porte d’entrée. Une porte qui ferme la vision du désastre, de l’abandon et de l’indifférence des dirigeants qui, 45 jours après la catastrophe, n’avaient toujours pas pris de mesures pour l’aider ou pour aider tant d’autres personnes.
Cette porte symbolise aussi la protection d’un espace fermement défendu contre les prédateurs de la misère, ceux qui tentent déjà d’endetter la génération suivante avec de fausses promesses individuelles.
Des camarades de France sont venus par solidarité, prêts à prêter main forte à cette population épuisée pendant une semaine.
Pendant ce temps, les magasins de matériaux de construction et les grandes surfaces de bricolage étaient débordés par l’approvisionnement de marchandises destinées à ceux qui pouvaient encore se les permettre. Les prêts à taux d’intérêt élevés ont commencé à affluer. Les files d’attente devant les concessionnaires automobiles étaient comparables aux files d’attente du seul bus qui relie Paiporta à Valence, avec une fréquence qui ne peut pas répondre à la demande générée par la perte de milliers de véhicules.
L’état précaire de la population s’est transformé en survie pour certains et en misère pour d’autres.
Lors d’une journée d’intervention à Alfafar, la situation était encore plus sombre, car l’armée n’a commencé à enlever la boue que six jours après la catastrophe.
Cependant, les 15 interventions des camarades menuisiers et les 18 des camarades électriciens ont apporté une étincelle de vie et d’espoir aux maisons, démontrant que ce travail ne répare pas seulement les structures, mais réconforte et allume une lumière dans chaque maison.
Les assemblées générales organisées par le PCPV dans les villes visent à construire l’avenir. L’objectif est de faire des citoyens les protagonistes de la reconstruction, en formant une force collective capable d’affronter les pouvoirs municipaux, régionaux et nationaux.
Parmi les avancées réalisées, se distinguent les premiers aménagements au centre logistique de Paiporta, où une partie de l’électricité a été réinstallée. Des étagères ont été construites à partir de palettes réutilisées, ce qui permet désormais de stocker des produits alimentaires sans que les bénévoles aient à se pencher. Ce travail a été réalisé par des camarades.
La reconstitution de l’effectif a également passé par la préparation de repas bio, faits maison, élaborés avec des aliments donnés de France et complétés par des achats locaux. 300 repas ont été préparés, permettant à chacun de découvrir de nouvelles saveurs et des plats appréciés de tous, pour un coût total de 4 euros par repas.
Notre engagement est désormais d’élargir le travail des brigades pour renforcer leur impact et l’étendre, notamment aux 50% de ménages qui n’ont pas d’assurance. L’espoir doit renaître pour répondre aux urgences et œuvrer à vaincre un système qui condamne les classes populaires à la misère.
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