Énergies
La hausse vertigineuse des prix du gaz et de l’électricité interroge. Quelques éclairages, incomplets dans ce monde opaque de la spéculation et des marchés libres, peuvent modestement aider à comprendre.
Deux explications
Le premier réside dans le déficit de production électrique dans les centrales nucléaires françaises qui obligent aujourd’hui les fournisseurs, les « commerçants », Enedis et tous les autres à s’approvisionner en partie sur les marchés extérieurs où la spéculation autant que le coût de production entraînent des augmentations importantes. Les salariés français de la production d’énergie nucléaire, et principalement la CGT, alertent pourtant depuis plus de vingt ans sur les dangers des fermetures, du manque d’entretien sérieux des centrales en service, et de l’obligation faite à l’opérateur historique de vendre à perte 25 % de sa production aux commerçants privés qui les concurrencent et en tirent de juteux bénéfices. Dans le domaine politique, on peut dire que seul le PCF a contesté ces dérives dangereuses. La concurrence libre et non faussée fait des dégâts, difficilement réparables.
Une décision européenne
Le deuxième réside dans ce que les responsables appellent « l’indexation des prix de l’électricité sur le prix du gaz ». Cela paraît surprenant. Quel rapport entre l’électricité et le gaz ? Il s’agit là d’une décision européenne, issue essentiellement des demandes allemandes, pays qui produit une quantité importante de son électricité avec des centrales thermiques alimentées par le gaz d’importation. Et là, c’est logique, quand le gaz augmente (Russie-Ukraine), l’électricité produite augmente. Et c’est évidemment le cas aujourd’hui. L’ensemble des opérateurs privés trouvent en plus dans cette situation un effet d’aubaine, et réalisent des profits inégalés jusque-là. Le marché est ouvert !
Michel Marc