L’émotion est à son comble dans ce bout du territoire. La SNCF vient de « neutraliser » la liaison historique France-Espagne, sans sommation. Une pétition circule sur les marchés et au porte à porte.
Cette ligne de chemin de fer permettait a beaucoup de voyageurs depuis Port-Bou de se rendre à Paris par le train de nuit, et la Sncf ne pouvait ignorer que ce service public était et reste indispensable pour des raisons économiques pour beaucoup d’usagers de la ligne. Il y avait huit navettes par jour. Le terminus, depuis le 1er juillet, est à Cerbère, sans correspondance possible. Marie-Françoise Sanchez, du PCF, explique : « La conséquence principale à été de laisser plusieurs dizaines de personnes le 1er juillet sans solution de transport ! À partir du 2 juillet, une solution de bus a été obtenue. Mais au lieu d’être devant la gare il faut le prendre devant la mairie ! C’est à dire que des familles avec bagages, poussettes et enfants ont du et doivent faire 500 m à pied dans la chaleur (sans pouvoir se rafraîchir à l’arrivée car les appareils sont en panne !), pour prendre un bus vers Port-Bou. Ce qui les fait arriver en retard pour prendre la correspondance vers Barcelone ». Elle évoque ensuite les pertes d’emplois SNCF.
Une pétition collective
L’initiative revient à l’association de défense des trains de nuit. La CGT, puis le PCF et la mairie de Cerbère s’en sont emparés. « Une première mobilisation, pétition et conférence de presse, a permis que les trains de marchandises reçoivent une dérogation pour rouler d’abord jusqu’au 1er août puis jusqu’au 1er octobre » précise M-F. Sanchez qui ajoute : « Durant tout l’été nous allons faire signer la pétition lancée à la fête du TC et la ferons circuler dans nos réseaux ».
Les syndicalistes CGT ne disent pas autre chose dans leur communiqué daté du 30 juin. Ils exigent « la reprise des circulations transfrontalières » et dénoncent une guerre économique entre la SNCF et la RENFE liée à l’ouverture à la concurrence de l’Europe libérale ».
L’action ne fait que commencer. Sont prévues, dans l’été, une série d’initiatives dont une réunion publique (date non fixée) où CGT, la mairie de Cerbère, le PCF et les associations exposeront la question. Seront aussi présents des membres des commissions ouvrières de catalogne, solidaires et intéressés. « L’objectif sera de faire se mobiliser les institutions (Conseil départemental et Conseil régional) ».