L’évolution de la pandémie de Covid-19 avec l’arrivée de variants du virus occupe tous les esprits et inquiète beaucoup d’entre nous. Inquiétude aggravée par les doutes qui planent sur les capacités de produire rapidement des vaccins en nombre suffisant et par la totale dépendance du système de santé vis-à-vis des laboratoires privés.
Dans ces conditions, comment qualifier la volonté de Sanofi, ce géant du médicament, de supprimer 400 postes dans la recherche et le développement ? Cette provocation cynique a lieu alors que les laboratoires français sont à la peine pour produire des vaccins anti-Covid, notre pays étant le seul membre permanent du Conseil de sécurité à ne pas fabriquer ce type de vaccin… Face à cet échec, Pasteur doit se retourner dans sa tombe !
Mais cette situation ne doit rien au hasard. Depuis plus de dix ans, les choix du groupe pharmaceutique n’ont eu qu’un seul but, la rentabilité maximale, la distribution de dividendes records ! En dix ans, Sanofi a supprimé plus de 3000 postes de chercheurs, est passé de onze à trois laboratoires, a touché plus d’un milliard d’euros de crédit d’impôt recherche et … versé 4 milliards de dividendes ! Ce scandale économique et sanitaire commande de prendre le contrôle de cette entreprise pour construire avec les chercheurs, les salariés, les médecins, les soignants, un pôle de santé public apte à faire face aux pandémies.
Et Sanofi n’est pas le seul à profiter financièrement de la crise sanitaire. Face à cette exploitation de la pandémie, il est urgent de soutenir l’initiative citoyenne européenne « Pas de profit sur la pandémie » visant à faire des vaccins et des traitements anti-pandémiques un bien public mondial, librement accessible à tous.
Mais outre la santé, nous pourrions faire les mêmes constats dans bien d’autres secteurs d’activité tant la financiarisation ronge les bases sanitaires, scientifiques, industrielles, agricoles de notre pays. Car l’attitude de Sanofi n’a rien d’anormale, elle est même parfaitement conforme à la dictature du profit qui règne sur notre société. Cela porte un nom : le capitalisme.
C’est donc aux fondements mêmes de cette société de l’exploitation, du profit qu’il faut s’attaquer si l’on veut que « le monde d’après » réponde à l’intérêt général, si l’on veut placer l’humain au centre des objectifs économiques et sociaux. Cette volonté de construire une autre société de liberté, d’égalité, de paix, de fraternité porte aussi un nom : le communisme.