Coupe du monde de rugby
Plus faible équipe de la poule, la Namibie succombe face à la France (96-0)
Un exploit des Français ? Bien sûr que non, et ce, malgré ce score fleuve. Inutile donc de disséquer ce match qui n’en fut pas un. Mais au fait où se trouve la Namibie ? Même si le monde du rugby en entend parler lors de chaque Coupe du monde depuis 1999, un peu de géographie ne nous fera pas de mal.
Windhoek sa capitale
La Namibie est un (le) pays du sud-ouest de l’Afrique, caractérisé par le désert du Namib, situé le long du littoral de l’Océan Atlantique (1500 km de long sur 60 à 150 km de large). Pays frontalier avec le Botswana à l’est, au sud l’Afrique du Sud et l’Angola au nord. Protectorat allemand, le territoire namibien est ensuite placé sous le mandat de l’Union Sud-Africaine et ce n’est qu’en 1988 que l’Afrique du Sud accepte l’indépendance de la Namibie. C’est dans ce désert du Namib, le plus vieux du monde, que poussent les welwitschias qui ont transmis leur surnom aux joueurs de l’équipe nationale. Des spécimens de cette plante endémique du désert côtier de Namibie ont entre 1 000 et 2 000 ans, raison pour laquelle elle est aussi appelée welwitschia mirabilis (admirable, miraculeuse). Mirabilis comme l’équipe nationale de rugby qui ne se décourage jamais malgré ses mauvais résultats au niveau mondial depuis près d’un quart de siècle.
Un Namibien à l’USAP
Eh oui ! Un Namibien a porté les couleurs catalanes. Oh, à peine une saison, dix-huit matchs uniquement, et sans laisser un souvenir véritablement impérissable. Percy Montgomery né en Namibie à Walvis Bay, fut pourtant un très bon arrière, précis et puissant au pied… mais pas sous le maillot de l’USAP. Très jeune, il franchit la frontière pour jouer en Afrique du Sud, ne portant jamais le maillot de son pays de naissance. Sous celui des Springboks, il remporte la Coupe du monde 2007 en étant meilleur réalisateur avec 105 points inscrits. De là à dire que les jeunes et bons joueurs de Namibie ont franchi, avec plus ou moins de succès, la frontière vers le pays voisin, c’est loin d’être impossible, laissant la Namibie exsangue de bons joueurs.
La Namibie perd toujours lourdement
En Coupe du monde du moins, et ce, depuis sa première qualification en 1999, les Welwitschias n’ont jamais gagné un seul match. Pire, les scores qu’ils ont malheureusement encaissés peuvent être qualifiés d’astronomiques. Pas très surprenant étant donné le niveau de certains joueurs. Seul Torsten van Jaarsveld joue à Bayonne en Top 14. Johan Deysel est un bon joueur de Colomiers en Pro D2. Richard Hardwick joue à Melbourne en Super Rugby. La grande majorité est composée de joueurs semi-pro, voire amateurs et jouent à des niveaux plus que modestes, à l’image de Casper Viviers qui instrumente en Fédérale 3 à La Baule Rugby ou le dentiste Pieter-Jon van Lill, 39 ans, qui joue à Capbreton en… Régionale 2. Dans ces conditions, il est impossible pour les Namibiens de rivaliser avec des équipes comme la France ou les Blacks, pour ne citer que ces deux nations de leur poule. Même si les résultats obtenus en Coupe d’Afrique sont plus qu’honnêtes, des scores fleuves sont venus noircir les 25 défaites enregistrées en 25 matchs joués depuis leur première Coupe de monde 1999. Leur qualification pour chaque Coupe du monde n’est évidemment pas usurpée, car liée à leurs bonnes prestations en Coupe d’Afrique, mais la marche devient beaucoup trop haute pour une nation qui ne compte qu’un petit millier de licenciés.
Soirée ternie par la blessure du capitaine français Antoine Dupont qui risque de n’être rétabli que pour une éventuelle demi-finale. Ce serait une lourde perte pour les Bleus.
Cette victoire française galvanise, mais les Namibiens, comme leur plante symbole, le welwitschia, ne se découragent pas et survivent au-delà de tous ces naufrages rugbystiques. Une équipe qui fut un temps au sommet de la hiérarchie est en train de s’écrouler. L’Australie a perdu toute chance de qualification pour les phases finales. Par contre l’Irlande fait un tournoi exemplaire.
Allez les Bleus !
Jo Solatges
