Édito n° 4091 d’Evelyne Bordet
Il y a deux semaines, l’ouragan Melissa balayait successivement Haïti, la Jamaïque, puis Cuba. Pendant ce temps, de l’autre côté de la planète, une série de typhons s’abattaient sur les Philippines. Et ça continue…
Lundi 10 novembre débutait la COP30 de Belém, au Brésil, dix ans presque jour pour jour après la conclusion de l’Accord de Paris qui a fixé en 2015 l’objectif de contenir la hausse du thermomètre « en deçà de 2 °C » et de « s’efforcer de limiter cette augmentation à 1,5 °C » à la fin du siècle, par rapport aux niveaux préindustriels. Un chiffre issu d’un véritable consensus scientifique et politique pour assurer l’habitabilité sur Terre. Une promesse faite à l’humanité… Aujourd’hui, le monde est livré au chaos climatique. Un monde à + 1,5 °C de réchauffement, le seuil ayant été pour la première fois dépassé sur une année, en 2024. Dix ans après l’accord de Paris, nul ne peut feindre d’ignorer ces réalités. Alors, les dirigeants du monde sont sommés d’accélérer la lutte contre le réchauffement climatique.
Donald Trump avec son « Drill, baby, drill » qui risque fort de devenir « kill, baby, kill » … Javier Milei pour l’Argentine, Narendra Modi pour l’Inde, la liste des climatosceptiques au pouvoir ne cesse de s’allonger, mettant l’avenir de l’humanité en péril. Si Trump a décidé de n’envoyer aucune délégation à Belém, il devrait œuvrer dans l’ombre pour bloquer tout accord contraignant susceptible de perturber sa politique mortifère.
« Pour autant, il ne faut pas abandonner. Mon espoir, c’est que la COP30 soit l’occasion d’un sursaut, qu’un front commun naisse entre des pays comme le Brésil, ceux d’Europe, et la Chine », martèle Jean Jouzel, paléoclimatologue et ancien vice-président du GIEC.
C’est aussi l’ambition du Sommet des peuples, qui se tiendra en parallèle de la COP, un appel à l’action collective, un espace de résistance rassemblant une diversité d’acteurs venus du monde entier, avec des associations, syndicats, ONG, représentants des peuples autochtones pour imposer justice sociale, justice climatique et transition juste. Une question de survie…