Quelle place accorder à la déclaration de candidature à la présidentielle d’Emmanuel Macron ?
Celle d’un non-événement tellement la chose était entendue, attendue et sans surprise ? Sans doute ! Il ne fallait pas en attendre moins de celui qui se pare de toutes les vertus, de celui qui joue au sauveur de la France, de l’Europe, du Monde. De celui qui pense ne pas en avoir fini avec toutes les conséquences heureuses qu’il peut tirer de sa trahison initiale : un monde politique éclaté ?
Un monde politique éclaté
Il attire donc tous les traîtres en puissance qui ne savent plus où est leur gauche ou qui renient leur droite. Il se présente comme un rempart devant une extrême droite qui le sert et dont il se sert. Tous les chantres du libéralisme arrogant dans lequel nous vivons, le veulent, l’espèrent, se jettent dans ses bras, de Woerth et Raffarin à Chevènement, Guigou, Touraine … Ils trahissent leur camp avec lui. Observez les contorsions des ex, Sarko et Hollande.
Rien voir
Et lui qui se rêve en César des temps modernes ne veut rien voir de la détestation qui l’entoure, des errements passés, des branquignols qui l’ont entouré, des mouvements sociaux qu’il a suscités. Il pense que le « quoi qu’il en coûte » va lui servir de tremplin pour rebondir sans voir un pays en souffrance sur lequel prolifèrent les puissants en tous genres. Son rôle sur la scène internationale et ses coups de fil à Poutine semblent lui avoir fait enfler les chevilles.
Ainsi donc il écrit une lettre aux françaises et aux français dans la presse régionale. AU TC nous ne l’avons pas reçue, il a sans doute craint de se faire ramasser.
Il ne s’est pas trompé.
Ramassons donc !
Pour analyser sa lettre, pas besoin d’herméneutique savante, vous savez l’herméneutique, c’est cette science absconse qui permet d’interpréter les textes difficiles. Non ! Là tout est clair, limpide et direct, comme le ciel un jour de tramontane : en effet du vent et beaucoup de mensonges.
Commençons par les mensonges : les réformes ont conduit le chômage à son plus bas niveau (les chômeurs apprécieront). Les hôpitaux, la recherche, les armées, la police, les magistrats, les enseignants…ont été sauvés des eaux (ils coulent). Les énergies fossiles ont été réduites, l’agriculture modernisée, les impôts baissés. Visiblement il vit hors sol. Avec un tout petit moment de lucidité « Nous n’avons pas tout réussi » Ah bon ?
La tramontane
Et puis le vent, en rafales violentes : « …Les transformations engagées …ont permis de vivre mieux, de gagner en indépendance… » Nous connaissons des bouleversements… nous répondrons à ces défis… en ne cédant rien de l’audace, de la volonté et de notre goût de l’avenir…
Conclusion : « je suis candidat »
Quant au programme… Mal de cap… Une vieille lune … « il nous faudra travailler plus… » Et tout ira bien, la France sera en tête, nous deviendrons un grand pays écologique, nous améliorerons notre modèle social, nous nous attaquerons aux inégalités, et priorité sera donnée à l’école avec « des enseignants plus libres, plus respectés et mieux rémunérés »… Aie ! Aie ! Aie.! mes camarades. Le grand âge, le handicap, la santé… Tout comme il faut.
Et pour terminer la petite tirade démago qui ne coûte rien sur la France, les français et leur « esprit de résistance » …
Quant au projet précis, ce sera plus tard … Après le scrutin… peut-être ? C’est plus facile comme cela de tromper son monde. Nous connaissions Don Juan, l’abuseur de Séville, nous avons Manu, l’abuseur de l’Élysée.
Jean-Marie Philibert.