LE TRAVAILLEUR CATALAN

Humour de rentrée

La détestation de Macron est à la mesure de son incapacité à prendre en compte une demande sociale qui se répète inlassablement. Depuis sa « brillante » dissolution, la situation se dégrade inexorablement, cela avait même commencé avant. La recherche de subterfuges pour laisser croire que peut-être on va y arriver ne fait qu’accroître la crise. Lou Bayrou nous prépare une potion si amère qu’il n’est pas dit qu’elle n’empire pas le mal et même fasse crever le malade. D’où la recherche tous azimuts d’une issue en mesure d’arrêter le massacre : elle bousculerait les habitudes, elle rassemblerait des acteurs disparates que les réseaux sociaux mettent en avant, elle suscite l’enthousiasme de Mélenchon qui tente de se faire porter par la vague qui pour l’instant reste une inconnue. Elle a une date arrêtée, le 10 septembre, et un thème : Bloquons tout ! Tout vous dis-je !

L’écume des choses

Les médias s’en emparent, les syndicats vont en parler, les partis politiques (de gauche) sont intéressés, les citoyens profitent de leurs derniers jours de vacances, sans véritablement se prononcer, les commentateurs patentés mettent de l’huile sur le feu, pour brouiller les pistes et les esprits. L’expectative est grande quant à la faisabilité de la chose, même si on partage le souci de mettre en branle un mouvement social d’ampleur en mesure de réorienter une politique sociale et économique dans le sens d’une vraie justice.

Et puis ce n’est pas aux lecteurs du TC que l’on fera croire à un spontanéisme qui pourrait faire l’économie de ce que nous construisons depuis longtemps, en termes d’analyse d’une situation politique complexe, d’enjeux politiques d’importance à élaborer en convergence. Les stratégies de rassemblement ne dépendent pas d’un impératif, aussi violent et abrupt soit-il : il y faut une volonté commune que les intérêts partisans n’annihileraient pas dans la mesure où les composantes d’une telle initiative y trouveraient leur compte, pour le court, moyen, long terme. Parce qu’au-delà du retour de Lou Bayrou à Pau, ce qui peut être une satisfaction immédiate, un travail politique, institutionnel, social, économique ne peut pas naître de l’air du temps, d’autant que le contexte international alourdit le climat et que la droite extrême est aux aguets. Alors avec lucidité, agissons, en septembre, mais aussi … après. En évitant les pièges de la facilité, de la pensée magique, d’un verbe tout puissant, mais sans conséquence, des pécheurs en eau trouble et des voies sans issues.

Jean-Marie Philibert

 
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