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Perpignan
Le maire de Perpignan veut donner le nom de Pierre Sergent, fondateur de l’OAS à une esplanade de la ville. Abject.
Louis Aliot a réussi un coup aux dernière élections municipales de Perpignan. Il a gommé les aspérités de son engagement d’extrême droite. Au deuxième tour face à un Pujol déconsidéré, il l’a emporté. Aujourd’hui, Aliot est toujours maire de la ville, mais aussi candidat au poste de premier responsable du RN. C’est le grand retour de la politique, de l’extrême droite la plus noire. Par touches successives, il efface tout ce qui renvoie à l’identité catalane de la ville et à son histoire progressiste. Le voilà qui veut rebaptiser une esplanade du nom de Pierre Sergent, un temps député des Pyrénées-Orientales. Cet homme, que Louis Aliot présente aujourd’hui comme un résistant à l’Allemagne nazie, a été le fondateur de l’OAS, organisation responsable de crimes innombrables en Algérie et en France et qui a aussi tenté d’assassiner le Général de Gaulle. Pierre Sergent a été condamné à mort par contumace puis gracié ce qui ne signifie pas amnistié.
Cette décision suscite beaucoup d’indignation dans la ville et le département. Ainsi Jean Vila qui déclarait à l’Indépendant « Mettre quelque chose à son nom, c’est une insulte à tous les soldats qui ont fait l’Algérie ainsi qu’à tous les progressistes…C’est comme si on inaugurait une place Pétain à Perpignan ! »
Jean Vila contraint de faire son service militaire en Algérie nous rappelle un moment d’histoire : « Le 19 mars 1962 j’étais en Algérie, appelé, l’annonce du cessez-le-feu a été pour nous un immense soulagement. Cette date marque une journée de recueillement en souvenir de tous les militaires tués. Le cessez-le-feu a été respecté par l’ALN, les seuls à ne pas l’avoir respecté c’est l’OAS, les atrocités c’était eux, ce sont eux qui ont mené la guerre contre l’armée française. »
La décision d’Aliot aujourd’hui, « c’est pour faire plaisir aux nostalgiques de l’Algérie française, ceux qui trouvent que la colonisation c’était bien.»
Droite et extrême droite, la porosité
On notera que le maire défait, Jean-Marc Pujol, est allé voter avec le RN pour donner le nom de Sergent à une esplanade. Un nouvel exemple de la collusion de plus en plus étroite entre la droite et son extrême. En la matière, notre département apparaît comme un laboratoire. Après un directeur de cabinet passant du conseil départemental à majorité de gauche à la mairie RN (ce qui ne lui a guère rapporté), voilà les chaises musicales entre adjoints et futurs adjoints. Des noms comme Jean Casagran (un ancien de Bella !), ou Jean-Luc Antoniazzi, se murmurent, ces derniers ne seraient alors pas très regardants pour avoir une place. On observe la même tendance à la Communauté urbaine où des échanges dans les deux sens seraient en cours entre les groupes LR et RN.
M.G.