LE TRAVAILLEUR CATALAN

© André CROS archive municipale de Toulouse. Jean Chamant (ministre des Transports) tenant un coffret dans les mains, à côté de lui Maurice Papon (Président Sud Aviation).

Le président s’est rendu à Colombes et a déposé une gerbe de fleurs en bord de Seine. Une première pour un chef d’État en exercice. Mais le geste laisse un arrière-goût d’inachevé.

L’Élysée avait prévenu en amont : pas de discours. Alors c’est par un bref communiqué que l’exécutif s’est exprimé. Dans celui-ci, Emmanuel Macron reconnaît des « crimes inexcusables pour la République » le 17 octobre 1961, « commis cette nuit-là sous l’autorité de Maurice Papon ». Emmanuel Macron est devenu le premier chef d’État en exercice à participer à une commémoration, soixante ans après le massacre. 

La reconnaissance des faits par Emmanuel Macron laisse cependant un arrière-goût d’inachevé. On a connu le chef de l’État plus grandiloquent et prolixe en matière de mémoire, Surtout, s’il reconnaît « des crimes inexcusables pour la République », il n’évoque pas des crimes « de » la République. Une nuance importante, bien que malheureusement attendue, car l’Élysée avait balayé toute volonté de « repentance ». Le président impute l’essentiel de la responsabilité à Maurice Papon, préfet de police de Paris à l’époque. Mais il n’évoque pas le gouvernement qui l’avait nommé expressément pour ses compétences en matière de  maintien de l’ordre sanglant au Maroc et en Algérie. Le général de Gaulle a décoré et chaudement félicité Maurice Papon pour avoir « tenu Paris ». Il l’a maintenu en poste jusqu’en 1967. Le rôle de Michel Debré, premier ministre, et forcément mis au courant de la manifestation, n’est pas non plus à l’ordre du jour.

À l’heure où les nostalgiques de l’Algérie française, les assassins de l’OAS et les affidés du pétainisme veulent imposer leur vision de l’histoire, il est essentiel de rétablir la vérité. L’actuel pourrissement de la vie politique par les fascistes de tout poil qui veulent détruire la démocratie et nos conquis sociaux, nous impose de nous rassembler pour faire barrage à la peste brune. En cette semaine du quatre-vingtième anniversaire du sacrifice de nos 27 camarades fusillés à Chateaubriand, n’oublions jamais que le combat pour le progrès et la liberté est incessant.

 
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