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Le décès du président Valéry Giscard d’Estaing a, pour nombre de médias, été salué comme celui d’un grand réformateur qui aurait modernisé la France. Et de rappeler les avancées des années 70 comme le droit de vote à 18 ans ou la première loi sur l’IVG portée par Simone Veil. Mais rendons ces conquêtes à celles et ceux à qui elles appartiennent. Sinon ce serait vite oublier que le règne giscardien, après le puissant mouvement de mai 68, fut marqué par nombre de luttes sociales et sociétales. Luttes revendicatives, poussée des mouvements féministes, mobilisations de la jeunesse qui, de 1968 à la fin des années 1970, ne cessèrent tous les ans d’agiter la jeunesse lycéenne et étudiante.
En réalité, la décennie Giscard marque le début de la contre-offensive libérale visant à moderniser un capitalisme confronté à sa première grande crise en 1974. Le président de la République de l’époque jettera les bases d’une insertion du capitalisme français dans la mondialisation ultralibérale et poussera les feux de l’intégration européenne dans la même direction, en en renforçant l’orientation atlantiste. Et, même battu en 1981, il continuera dans la même voie en étant le rédacteur essentiel du traité constitutionnel européen (TCE) visant la constitutionnalisation du capitalisme libéral en Europe, traité qui sera rejeté au cours du référendum de 2005.
Si Valéry Giscard d’Estaing fut un dirigeant de premier plan de la droite libérale française, les deux défaites majeures qu’il subira en 1981 et 2005 prouve que sa « modernité » n’était pas celle que cherchait le peuple français.