
De moins en moins de moyens, avec de graves conséquences pour universitaires chercheurs et étudiants.
« L’enseignement supérieur ne veut pas mourir ». « L’austérité, ce sont les étudiants qui en font les frais ». Des titres qui font frémir et qui alertent sur la dégradation des universités et de la recherche, déjà entamée depuis longtemps, mais que de nouvelles attaques conduisent à une sorte de point de non-retour.
Une attaque particulièrement aggravée
Le 14 février dernier, le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur a publié des évaluations très critiques sur un certain nombre de formations en licence et en master. Un peu plus tard, le mardi 11 mars, affirmant « l’enseignement supérieur ne veut pas mourir », les enseignants-chercheurs les étudiants, les parents se rassemblaient dans la rue pour dénoncer cette situation plus qu’inquiétante. De leur côté, un groupe de professeurs d’université et directeurs de recherche CNRS formaient un collectif qui déclarait « Les pouvoirs publics français doivent protéger leurs chercheurs et la liberté académique (…) l’université française est visée par des mesures d’intimidation, voire des menaces » Tout ceci alors que la diminution de moyens accordés aux universités pourrait équivaloir au risque de fermeture d’une dizaine d’universités et toucher jusqu’à 60 000 étudiants.
Les effets les plus graves
Certaines formations, masters notamment, sont particulièrement visées. Ce qui porte tort, en outre, à leur attractivité. Ou bien on veut leur imposer certaines orientations pédagogiques en prétextant un manque de professionnalisation, sans s’inquiéter des risques d’affaiblissement des savoirs et des connaissances. Ce qui est contraire à la mission donnée par le Code de l’éducation : « Les universités doivent former des citoyens, développer leur sens critique, lutter contre les discriminations », ceci précédant la professionnalisation. Inutile de dire que derrière cela des universités privées sont en embuscade. Et que les mesures affolantes prises actuellement contre la recherche aux États-Unis ne sont pas sans effet sur l’universalité de la science et sur ce qui peut se passer chez nous.
Yvette Lucas
Les revendications fondamentales en faveur de la recherche :
Université, CNRS, INSERM…
Atteinte par la crise structurelle du capitalisme et insérée dans la totalité du monde, la recherche en France comporte des enjeux liés aux questions environnementales et climatiques.
Elle subit un démantèlement de son statut et de celui de ses personnels.
Sa raison d’être : l’imagination et la créativité au cœur du processus scientifique.
Les chercheurs demandent :
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Une structuration nationale de la recherche publique.
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Garantir la liberté de recherche et développer la démocratie.
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Ne pas livrer la diffusion des connaissances aux mains d’intérêts privés.
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La recherche publique n’est pas sous-traitante pour la Recherche et développement des grandes entreprises.
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Poursuivre et amplifier les coopérations internationales.