Depuis quelques semaines, on assiste à la dérive des droites. La course à l’électorat d’extrême-droite est devenue une compétition entre M. Macron, M. Zemmour, Mme Pécresse et Mme Le Pen. De tout cela monte un parfum peu ragoûtant de manigances tacticiennes qui, si elles réussissent, feront très mal à notre peuple, à la République.
Une tambouille nauséabonde
Depuis plusieurs mois, avec Éric Zemmour, on a fait renaître les droites des années 1930 pour déplacer tout le débat de ce côté de l’échiquier politique. Cela a pesé sur les débats de la primaire de droite. Éric Zemmour qui se dit « LR-compatible », qui vient de recevoir l’appui du député LR Pelletier… Nul doute que le parti LR va tout faire pour qu’il soit candidat afin d’affaiblir Marine Le Pen et permettre à Valérie Pécresse d’atteindre le deuxième tour de l’élection présidentielle. Quelle honte de jouer ainsi avec ce qui rappelle les années brunes du pays.
A gauche, ne pas se laisser ligoter…
En même temps, les médias appartenant aux milieux d’affaires font tout pour étouffer « la gauche » dans sa diversité. Pourtant une discussion publique sur les programmes des différentes forces de gauche serait intéressante pour les citoyens. Au lieu de cela, tout tourne autour de l’organisation d’une primaire populaire de « la gauche ». Les forces politiques de gauche désignent à leur manière leurs candidats et le faire à leur place, sans leur accord, en omettant la candidature de Fabien Roussel montre bien l’objectif visé : faire choisir un ou une candidate dans le champ du social-libéralisme qui ne fait pas peur aux forces du capital.
Ce n’est pas ainsi que se mobiliseront ces électrices et électeurs opposés à la reconduction du président actuel comme ils sont opposés à la poursuite de sa politique par la droite ou l’extrême droite. Mais ils ne veulent pas non plus la politique libérale qu’ont mis en œuvre les gouvernements socialistes.
… mais se mobiliser et débattre
La seule façon de concevoir une remobilisation des citoyens de gauche est qu’ils puissent se faire leur opinion et votent en connaissance de cause. Il reste bien peu de temps pour donner de l’ampleur au débat sur les enjeux fondamentaux, sur les moyens d’améliorer la vie des familles populaires, sur le développement industriel, agricole, la démocratisation et le développement des services publics, sur la transition environnementale et la lutte contre le réchauffement climatique, sur la nature et les fondements de notre République, sur les moyens de changer les relations internationales et de s’engager vers le désarmement nucléaire. Il y a urgence à lancer sérieusement ce débat.