
Joe Biden sera président, la marge en sa faveur est relativement convaincante. Chasser Trump de la Maison blanche est acté. Le bulletin Biden a été efficace pour cela. Reste la suite… Si le Sénat reste républicain, il n’y aura pas de Green New Deal, ni de réforme sanitaire, ni d’aide économique aux chômeurs ou aux locataires au bord du gouffre à cause du coronavirus. De plus les démocrates ont perdu des forces à la Chambre des représentants et dans les gouvernements des états. Gouverner à partir de 2021 sera difficile et impliquera de lutter à chaque instant contre la droite. Ce n’est pas le profil de Biden, homme de compromis. Les militants de gauche qui sont déjà dans la rue porteront l’espoir du changement. Beaucoup d’entre eux auraient préféré voter pour le candidat de gauche Bernie Sanders, mais voilà : quand le pire est à craindre, fou qui fait le délicat…
Se résoudre « au moins pire », on connait en France. Par deux fois en 2002 et 2017, pour écarter le pire, beaucoup se sont résolus à voter pour le « moins pire ». Certes il s’agissait d’empêcher l’extrême droite d’arriver au pouvoir, contrairement aux états-Unis où il s’agissait de l’en chasser. Il ne faudrait pas qu’on s’habitue trop à voter par défaut. Au moment où les ambitions se dévoilent pour 2022, il ne faudrait pas que la gauche française doive encore passer son tour. Le besoin d’un projet réellement de gauche pour la France se fait cruellement sentir. La seule issue est dans un rassemblement de toutes ses forces, sans ultimatum ni court-circuit d’aucune sorte, si on ne veut pas se retrouver une fois de trop à faire le choix du « moins pire ».