Les révélations sur les sommes colossales qui s’envolent vers les paradis fiscaux sont récurrentes. Après les Panama papers voici les Pandora papers, à quand les suivants ? Il faut rendre hommage au travail éminemment sérieux et documenté effectué par de nombreux journalistes à travers le monde. Leur constat est sans appel, c’est un casse permanent dont se rendent coupables personnalités, politiques, dirigeants d’entreprises… des gens bien sous tous rapports. C’est sûr, ce ne sont pas les gens comme vous et moi, ni les salariés, ni les chômeurs, ni les précaires qui pratiquent ce sport à fort rendement. C’est du vol manifeste dont les peuples sont les victimes.
Les chiffres, 9 400 milliards d’euros, donnent le vertige, ils sont même impossibles à imaginer comme le montre notre dossier Événement.
Comment s’empêcher de les mettre en regard avec les 125 millions de pauvres de la planète, une pauvreté malheureusement en hausse ainsi que le souligne le baromètre annuel du Secours populaire français ? Avec tous les enfants qui meurent de faim à travers le monde ?
Comment ne pas les mettre en regard avec la dérisoire hausse du SMIC, 35€ de plus par mois ? Ou avec les manifestants du 5 octobre dernier pour des salaires décents ?
Le scandale est connu, comme les propositions pour en venir à bout, le sénateur Eric Bocquet en avance plusieurs.
Et c’est juste maintenant que les 136 pays de l’OCDE viennent de se mettre d’accord sur le projet d’impôt mondial, une taxe de 15% sur les multinationales. Un espoir ? Petit si l’on en croît des associations comme l’OXFAM pour qui c’est « une occasion manquée », le taux sera insuffisant pour faire disparaître les paradis fiscaux, il faudrait au moins 22%. Et des questions se posent sur les bénéficiaires de la redistribution de cet impôt. Est-ce de la poudre aux yeux ? Peut-être le début d’un combat long et difficile ? Il reste que le problème de la justice fiscale est posé. Il devrait être, ici comme ailleurs un débat majeur; chez nous, il devrait être au cœur de la campa gne des présidentielles.