Édito n° 4076 de Nicole Gaspon
Impossible aujourd’hui d’oublier la chaleur caniculaire qui sévit. La France suffoque, jusque dans ses terres nordiques.
Par de telles températures, se déplacer, travailler, étudier, ces tâches quotidiennes demandent des efforts multipliés, génèrent fatigue et difficultés. Une situation qui révèle de fortes inégalités. Ceux qui pratiquent des métiers en extérieur risquent leur santé, voire leur vie. Les personnes vulnérables sont en danger. Parmi celles-ci, les enfants sont en première ligne. À l’école, ils devraient être protégés, il n’en est rien. Au contraire, la grande majorité des établissements scolaires ne sont pas isolés, encore moins climatisés.
Les associations de parents d’élèves s’alarment de leur vétusté, de l’absence d’aération. La FCPE demande « un bâti scolaire repensé face au changement climatique. »
Face à cette situation extrême, Élisabeth Borne appelle « à être pragmatique et prendre des décisions au cas par cas. » Elle recommande aussi « d’accueillir les élèves dans des espaces préservés de chaleur. » Déclaration qui a fait bondir Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU qui a eu le sentiment de revivre ce que les enseignants avaient vécu avec Blanquer lors du COVID : des responsables gouvernementaux « complètement déconnectés de la réalité. »
La canicule, pourtant, n’est pas un phénomène inattendu. Les scientifiques, les experts ne cessent d’alerter sur le réchauffement climatique, sur la nécessité absolue de prendre des mesures draconiennes pour inverser la tendance. Or, aucune anticipation de la part de l’exécutif, des mesures au coup par coup, dans l’urgence, quand il faudrait un plan d’envergure et les moyens de le mettre en œuvre.
Pire, c’est justement en ce moment que l’assemblée remet en cause des mesures à même d’atténuer le réchauffement climatique, que le gouvernement tergiverse à propos de Maprime renov’… C’est surréaliste ! Quel mépris pour la santé et le bien-être des enfants. Sachant que leurs aînés ne sont pas mieux lotis.
