LE TRAVAILLEUR CATALAN

Crise vitivinicole en région

La colère monte au sein de cette profession de vignerons et viticulteurs, face à la mévente, aux prix de vente non rémunérateurs et à l’inaction gouvernementale. L’embrasement n’est peut-être pas si éloigné. 

Dans l’Aude très touchée par la crise, les friches gagnent du terrain, des agriculteurs en difficulté abandonnent la profession ou s’endettent lourdement, les paysages changent. Derrière ces constats, admis par l’ensemble des acteurs, il y a des drames, des dépressions, et un déséquilibre économique et écologique dangereux qui s’installe. Dans les Pyrénées-Orientales, cette question majeure est aussi posée à la profession et aux responsables politiques. Les grands négociants sont aussi montrés du doigt. 

L’enjeu dépasse de loin la seule activité agricole

Répondant aux questions de la presse, Frédéric Rouanet, président du syndicat audois des vignerons, a déclaré avec justesse  « Derrière le vin, c’est toute la viticulture qui fait vivre des villages entiers. Ce sont des emplois non délocalisables, ancrés sur nos territoires, nos terroirs. La vigne est un coupe-feu contre les incendies. On ne peut pas imaginer un paysage audois sans la vigne. Car abandonner des parcelles, c’est paupériser le département, c’est porter atteinte à des villages entiers. Et si on arrache, on a quoi ? Des friches, des sites qui vont se fermer avec une végétation à la fois dense et basse qui servira de refuge au gros gibier… La vigne est menacée de disparition. Ni plus ni moins ! » et concluait : « Il faut que l’État prenne conscience que les vignerons sont au plus mal ». Il a évoqué en suivant l’ensemble des sources des difficultés. Le climat et la sécheresse, le Brexit, la taxe Trump, la Covid, la fermeture des marchés liée à l’instabilité internationale, la hausse hallucinante des prix de matières sèches et une « déconsommation » culturelle continue au profit d’autres boissons alcoolisées. Et les négociants qui surfent sur la mévente. 

Les négociants sont mis en cause

Les grands marchands sont clairement désignés. Le syndicat leur demande « l’arrêt total des achats de vins venant d’autres régions ou pays étrangers tant que les vins de notre département ne seront pas vendus à un prix rémunérateur, soit le prix de2020, en prenant en compte l’inflation des dernières années », et « nous ne manquerons pas de réaliser des contrôles pour vérifier le respect de cette demande. Nous serons très vigilants… ». Avertissement ? Menaces ? Quelques actions se sont déjà produites, dont une tentative d’incendie contre une entreprise d’embouteillage et un « arrêt-vidange » d’un camion-citerne arrivant d’Espagne. Le PCF, de son côté, a formulé un certain nombre de propositions à mettre en œuvre d’urgence : la tenue d’une réunion de crise au sommet de l’État, l’instauration d’un prix plancher rémunérateur, l’activation de mesures de sauvegarde et de blocage des importations à l’image de ce qui est fait pour la cerise, un soutien de long terme aux initiatives de diversification des cultures. 

Michel Marc

 
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