Top14

Menée à la pause (31-6), l’USAP réalise une très bonne seconde période et s’incline (43-34) à Toulouse.

Pour l’USAP, dernière de Top 14, aller défier les Toulousains plusieurs fois champions d’Europe dans leur antre était une entreprise risquée. Ramener un petit quelque chose de Toulouse semblait, aux yeux de nombreux supporters, très prétentieux. Beaucoup voyaient même les Catalans faire le retour de la Ville rose les valises bien pleines. Or ça aurait pu être le cas !

Une seule équipe sur le terrain

Les Toulousains, défaits le samedi précédent à Pau, avaient décidé d’intégrer dans leur groupe un maximum de mondialistes. Peut-être craignaient-ils une réaction d’orgueil des Catalans, cancres de ce Top 14, mais qui sont loin d’accepter ce statut. Or Toulouse reste toujours Toulouse ! Et même face à cette équipe qui, visiblement, est encore en rodage, il faut éviter de faire des cadeaux. Après un round d’observation de près de vingt minutes au cours desquelles les Catalans ont tenu la dragée haute aux locaux (3-3), le match a vu chaque équipe prendre le dessus à tour de rôle sur son adversaire. C’est vrai qu’en ce début de rencontre les sang et or n’avaient pas souvent pénétré dans le camp toulousain, mais leur défense avait été très efficace.

Mais où le match a-t-il basculé ? Sûrement sur le carton jaune, très sévère, infligé au numéro huit de l’USAP So’otala Fa’aso’o et consécutif à une accumulation de fautes catalanes. Réduits à quatorze et orphelins de cette pièce maîtresse du pack, les Catalans ont alors laissé les Toulousains maîtres du terrain et le score grimper inexorablement à 31-6 puis à 38-6 dès le retour des vestiaires. Soixante points, quatre-vingts points dans la musette, s’amusaient (?) à pronostiquer les supporters catalans. Que nenni !

Les Toulousains se croyaient-ils arrivés ? Peut-être bien. Les Catalans, qui n’avaient plus rien à perdre, se mettaient alors à investir le terrain et à prendre le jeu à leur compte pour un festival que d’aucuns pensaient impossible à réaliser face à une équipe composée d’une pléiade d’internationaux. Quatre essais plus loin, l’USAP titillait Toulouse pour venir mourir à neuf points des locaux. Rageant…mais hyper encourageant !

D’énormes certitudes

Cette USAP-là, après un début de saison plus que chaotique (nouveaux joueurs, nouveau manager, neuf joueurs au Mondial) est en train de montrer qu’elle peut rivaliser avec n’importe quelle équipe du championnat. Même si accrocher de grosses écuries n’est pas synonyme de gagner. Ce pas nécessaire pour exister est encore loin d’être franchi. Mais l’USAP a montré, au cours des deux derniers matchs, qu’elle possédait d’énormes ressources. Un effectif qui commence à s’étoffer où il est parfois difficile de voir la différence entre un titulaire et un remplaçant. Un pack d’avants qui devient respectable et respecté avec l’arrivée de So’otala Fa’aso’o (habituez-vous à son nom, car vous en entendrez parler !), énorme au cours de son premier match sous les couleurs sang et or. Premier match aussi du seconde ligne Mathieu Tanguy, très à l’aise après seulement six jours d’intégration dans le club catalan. Retour réussi pour Jacobus Van Tonder. Bref, un huit de devant qui mènera la vie dure à pas mal d’adversaires. Des lignes arrières qui, bien que chamboulées, ont montré qu’elles avaient la capacité de faire souffrir l’adversaire. De bon augure ! Mais le manager Franck Azéma paraît impatient de voir « l’USAP passer à la caisse ». Non pas pour payer, mais pour se faire payer du travail et des progrès entrepris depuis le début de la saison en engrangeant enfin quelques victoires qui remonteraient le moral de tous et remettraient l’USAP à un classement bien plus confortable.

Une victoire dès ce samedi contre Montpellier, bête noire de l’USAP à Aimé-Giral depuis plusieurs saisons, fournirait déjà la clé pour ouvrir le coffre avant d’attaquer deux déplacements à haut risque à Bordeaux puis à La Rochelle. Mais a polit à pas s’enflammer !

Fins aviat !

Jo Solatges