Rugby
Battue à Castres (26-16), l’USAP a révisé ses gammes en vue de l’access match à Grenoble.
Bien entendu, chacun était en droit de rêver à un maintien direct. Mais gagner à Castres n’était pas suffisant. Lorsque de trop nombreux « si » se superposent pour voir des vœux se réaliser, en général, c’est peine perdue. Le maintien direct était tributaire d’une victoire des Montpellierains (très diminués et peu motivés) à Pau face à des Palois qui jouaient leur survie. C’était vraiment trop complexe. Mais les Catalans pensaient à l’access match depuis très longtemps.
Un match de maintien ça se prépare
Et pas que physiquement ! C’est mentalement que le staff a su depuis plusieurs semaines, voire depuis le début de la saison, faire comprendre aux joueurs que le maintien en Top 14 passerait, presque à coup sûr, par un match de barrage chez le finaliste de Pro D2. Ce finaliste n’était pas connu, mais il fallait impliquer tout le groupe catalan et leur inculquer l’idée que ce barrage ils allaient être obligés de le disputer.
Responsabiliser tous les joueurs était le souhait du staff catalan. Pas moins de 37 joueurs étaient sur le pont pour le dernier déplacement de la saison régulière à Castres. C’est une équipe remaniée que l’USAP présentait, évitant ainsi de faire prendre des risques aux titulaires. Depuis la veille, la foule catalane savait (?) qu’elle se rendrait au stade des Alpes à Grenoble pour ce match couperet.
Les chances de Grenoble…
Un match n’est jamais joué à l’avance. Pour preuve la finale de Pro D2. Oyonnax avait dominé la saison de la tête et des épaules et même si Grenoble avait terminé à la deuxième place, beaucoup pensaient que les joueurs de l’Ain ne feraient qu’une bouchée des Alpins. Que nenni ! Le match fut très serré et la victoire d’Oyo (14-3) fut plus que difficile. Qu’ont montré les deux équipes au cours de cette finale ? Rien ! Peut-être à cause d’un certaine crispation due à l’enjeu. Grenoble devrait donc, devant son nombreux public, proposer un jeu très différent et mettre en valeur ses progrès et ses qualités (efficacité au grattage, circulation du ballon…). Sera-ce suffisant pour l’emporter face à l’USAP ? Pas sûr du tout !
… et celles de l’USAP
Respecter l’adversaire, même s’il évolue dans une division inférieure doit déjà être la grande préoccupation des joueurs catalans. Dans ce domaine les coaches feront (et ont déjà fait) le job nécessaire, n’en doutons pas. Il serait vraiment dommage de gâcher une fin de saison où les Catalans ont montré de belles valeurs à l’extérieur (Lyon, Castres) même avec une équipe remaniée. L’USAP a eu le temps de ménager ses joueurs cadres en vue de ce match couperet pendant que son futur adversaire était obligé de batailler dans les phases finales de son championnat. Avantage donc aux Catalans dans ce domaine.
Avantage aussi avec l’expérience de l’access match même s’il se joue sur le terrain de l’adversaire. D’autre part, et sans chauvinisme aucun, l’USAP est supérieure à son adversaire dans tous les domaines. N’ayons pas peur de le dire ! Il faut tout de même que les Catalans restent concentrés sur leur jeu, respectent les schémas et stratégies. En pratiquant le jeu bien léché des quatre derniers mois l’USAP devrait valider son renouvellement dans le Top 14 à l’issue d’un match joué à 21 heures et non à 17 heures comme annoncé depuis belle lurette. Pourquoi donc ? La guéguerre Canal-TF1, ma chère dame ! Pour que le créneau en « prime time » comme ils disent à Coustouges, soit occupé par les deux protagonistes et ne soit pas le seul privilège de la Une avec le foot. Vraiment dommage encore une fois !
Quatre mille Catalans à Grenoble quelle que soit l’heure pour assister au maintien de l’USAP en Top 14. Allez tous les Usapistes en sont presque certains… au risque de subir une déconvenue que le club aurait du mal à surmonter alors que de nouvelles recrues et pas des moindres sont déjà annoncées du côté de la Cathédrale.
Fins aviat
Jo Solatges
