Le conservatoire Perpignan Méditerranée accueillait, le 22 mars dernier, Lucie Prod’homme et Renaud Semper pour quatre études sur presque rien.

Plateau nu, quelques palpitations sonores, un pied, et puis une main et aprËs un bras sous une douche de lumiËre. Le voyage commence. Eclats fragmentÈs d’une bande son, auxquels rÈpondent les ÈlÈments disparates d’un corps qui se rassemble dans les interstices des silences. C’est ainsi que dÈbute cette premiËre Ètude intitulÈe Cantique des quantiques. L’espace vibre sous les impulsions du danseur performeur Renaud Semper dans ce dialogue avec la compositrice Lucie Prod’homme. Corps et sons se conjuguent, s’eloignent, se retrouvent, s’affrontent sous nos yeux attentifs. L’Ècoute est totale. La deuxiËme Ètude, espËce de gros sons, propulse le danseur dans tous les plans du plateau, y compris les remises dans le lointain. Les rythmiques se cherchent dans les dÈcalages et les torsions, de belles images nous sont proposÈes et notre imaginaire se laisse emporter dans des trajectoires insoupÁonnÈes. La troisiËme partie, …tude ‡ la transparence, est un moment trËs fort o˘ le performeur va entrer en relation avec des gastÈropodes. Un travail puissant, une assimilation interne qui nous offre une mÈtamorphose visuelle et sonore venue du plus profond. Un moment de vÈritÈ. Et pour clÙturer cette recherche sur líessentiel, fut-il imperceptible, les deux protagonistes se feront face sur le plateau pour une improvisation intitulÈe, Autour du pas grand-chose. Lucie Prodíhomme au micro, avec sa voix, son souffle, va jouer avec le corps de Renaud Semper qui lui fait face. Un jeu subtil díÈcoute et de propositions reprises, tantÙt par líun, tantÙt par líautre. Et pour le spectateur, un vrai duo qui nous enchante et dont on regrette le point final. Nous aurons besoin díun temps pour revenir nous poser sur terre.

J.P.