
Oui, c’est incontestable. Le virus n’a pas anesthésié le mouvement social. Et c’est heureux.
Les jeunes et les étudiants, en région parisienne, ont réaffirmé des choses simples. Nombreux et rassemblés, ce qui, au fil des ans, était devenu rare. Ils ne veulent pas payer les effets de la crise, veulent étudier, et revendiquent à la fois le respect, un peu de dignité, et un revenu compensatoire pour simplement manger et se loger. La première réponse fut terrible, celle de la majorité LERM, qui leur propose d’emprunter, à hauteur de 10 000€, à 0 %! Elle se passe même de commentaires. Une question se pose maintenant à chacun d’entre nous. Prenons-nous bien la mesure de la détresse que les jeunes ressentent, du découragement qui parfois les gagne, jusqu’au pire, depuis un an ? Il nous faudra répondre à cette question et bien les écouter.
Dans le département, ce vendredi, les cheminots, à l’appel de la CGT pour défendre l’intérêt de tous les usagers, ont manifesté à Prades. Ils réclament le développement de l’offre ferroviaire, la sécurité pour les usagers, la relance du fret public, la création d’emplois pour que l’outil reste humain et efficace. Ce qui n’est plus le cas. Mardi matin, les agents des finances publiques des P.-O., à l’appel de Solidaires et de la CGT, ont rencontré leur nouvelle directrice, sur le trottoir. Ils lui ont affirmé, et lui ont démontré, que dans ces conditions, le service public, le service au public ne pouvait plus être rendu dans des conditions acceptables. Sans emphase, ils lui ont aussi décrit les difficultés professionnelles et les souffrances lourdes de nombreux agents. Leur détermination donne à réfléchir. Les réponses données n’en étaient pas. Que faire ?
Le jour même, les salariés du médico-éducatif et de la santé, du privé et du public, ont dit leur colère. Eux aussi ont décrit les souffrances, des usagers et les leurs. Impressionnant. Le soir, la marche aux flambeaux réchauffait les cœurs et les âmes de tous les salariés. Le vin chaud aussi.
La grève des enseignants a été, elle aussi, massivement suivie, avec de nombreuses écoles fermées, et une manifestation fournie. « Y en a assez ! » pourrait résumer l’état d’esprit des manifestants. Maltraités, mal payés, infantilisés, voire humiliés, par un ministre et des autorités locales qui leur demandent, tenez-vous bien, « de mettre fin à ces moments de convivialité à l’école ! » pour combattre le virus. On croit rêver.
Rien ne sera facile. Mais des signes ne trompent pas. Des citoyens continuent de s’occuper de leurs affaires, et de celles des autres. Ça commence le jeudi 4.