Inégalités femme-hommes
Depuis le 8 novembre 2024, les femmes travaillent « gratuitement » du fait des inégalités salariales. Les causes sont connues, des propositions existent.
À 16 heures 48, vendredi 8 novembre 2024, les femmes ont commencé à travailler « gratuitement » selon la newsletter féministe les Glorieuses. En 2023, la date fatidique avait été le 6 novembre. L’écart salarial atteignait alors 15,4 % à équivalent temps plein. Les femmes auraient donc gagné deux jours et demi de paie par rapport à l’an dernier. On progresse !!! En réalité, depuis le lancement du décompte en 2016, la date qui marque le début du travail « bénévole » des femmes oscille entre le 3 et le 8 novembre. Pour autant, ce message fort devrait permettre de mesurer le chemin qu’il reste à parcourir pour atteindre l’égalité salariale, faire prendre conscience collectivement de ces inégalités et appeler les entreprises et responsables gouvernementaux à agir.
Des causes multiples
Selon l’Insee, l’écart salarial entre hommes et femmes a commencé timidement à se résorber à partir des années 2000 avec « une décrue régulière de 0,5 point par an entre 2002 et 2022 ». À ce rythme, les femmes seront payées comme les hommes en… 2082 !
Pour l’Insee, un tel écart salarial est dû au fait que « les femmes sont moins souvent en emploi que les hommes au cours de l’année » et qu’elles « occupent plus fréquemment un emploi à temps partiel ».
Reste qu’à temps de travail identique, cette inégalité atteint tout de même au moins 14,9 %. De plus, hommes et femmes n’exercent pas les mêmes métiers, les femmes « occupent moins souvent des positions d’encadrement que les hommes. Elles sont ainsi moins nombreuses parmi les hauts salaires. » Enfin les métiers très féminisés sont souvent moins valorisés financièrement et plus précaires.
Des solutions existent
Des pays comme la Suède, l’Espagne, la Nouvelle-Zélande ont déjà mis en place des mesures qui ont permis de réduire les inégalités salariales. Dernièrement l’Islande qui, après une grève de milliers de femmes, a voté une loi obligeant les entreprises à « prouver qu’elles respectent l’égalité salariale et à montrer un plan d’action ».
Plus près de nous, les propositions du Parti communiste pour garantir une réelle justice salariale entre les femmes et les hommes sont plus que jamais d’actualité : à travail égal, salaire égal, revalorisation des métiers à prédominance féminine, égalité dans l’évolution de carrière. Faut-il encore qu’il y ait une volonté politique gouvernementale !
Michèle Devaux