LE TRAVAILLEUR CATALAN

©Jo Solatges
Le Rugby c’est encore ça !

Le maintien en Top 14 interroge tout de même.

L’USAP, club de Top 14, a réussi l’exploit (?) d’aller l’emporter sur la pelouse d’un club de Pro D2, ce qui n’avait jamais été réalisé auparavant lors de l’access match. L’écart entre les deux divisions est-il en train de se creuser ? Peut-être bien. Ainsi Biarritz est le seul club de Top 14 à descendre cette saison dans la catégorie inférieure au détriment de son voisin bayonnais. Objectivement les Montois, forts de 23 victoires pour 7 défaites en championnat, leaders incontestés de Pro D2, ne méritaient pas de ne pas monter. L’USAP, de son côté, avec 9 victoires en Top 14 et une fin de saison en boulet de canon ne méritait pas de ne pas se maintenir. Où est le problème ? Le rugby pro évolue-t-il vers une ligue fermée ? C’est fort possible. Le rugby pro veut-il devenir complètement aseptisé ? C’est à croire.

La convivialité des Montois

Aller supporter l’USAP à Mont-de-Marsan, c’est se replonger dans le rugby des années 90, plus de trente ans en arrière. Un rugby sans animosité aucune entre supporters, un rugby plus que convivial. Les « mordus » des deux camps qui mangent ensemble avant le match, qui trinquent ensemble après, qui se chambrent gentiment, en particulier au sujet du logo… « Perpignan la rayonnante ». Ils n’ont pas tort les Montois ! Des portes de jardins qui s’ouvrent pour accueillir les supporters de l’équipe adverse. Du jaune et noir dans les tribunes mélangés au sang et or. Ce sont encore les vraies valeurs du rugby. Oh que ça fait du bien ! C’est le rugby des petites villes, mais pas celui des grandes métropoles vers lequel ce rugby pro est malheureusement en train de glisser. Souhaitons qu’il ne ressemble jamais au foot ! La faute aux médias ? À Canal Plus qui, par le biais des euros injectés, gère, en quelque sorte, le championnat ?

Les sanctions de la Ligue Nationale de Rugby

Des drapeaux catalans dans les tribunes, on tolère. Et ça fait du bien, alors qu’on les enlève du Castillet à Perpignan. Quand on a le cœur sang et or et que, malheureusement, les phases finales du championnat, les joueurs de l’USAP ne sont pas en mesure de les atteindre de si tôt, jouer un access match, pour le supporter ce sont ses… phases finales. On se console comme on peut ! Et forcément au coup de sifflet final, la main courante de 1,20 mètre tout le peuple catalan l’enjambe pour aller féliciter ses héros. S’il reste des fumigènes rouges et jaunes dans la poche d’un écervelé, ils participent à la fête dans une ambiance bon enfant. Oh non, pas de ça ! dit la Ligue, Canal veut du spectacle mais pas du désordre. Malheureusement c’est encore le club catalan qui va payer. Et bing ! L’USAP est encore le petit canard sauvage, l’équipe atypique, celle qui déplace 3 500 supporters pour un access match, en clair l’équipe qui dérange.

Le Petit Poucet

Et pourtant, la saison prochaine, l’USAP risque d’être l’équipe de Top 14 au plus faible budget. Patrick Arlettaz l’a bien compris, qui n’a pas attendu le lendemain de la victoire pour dénoncer des installations obsolètes dans lesquelles s’entraîne son équipe, les chambres plus que vétustes de la Cité Clodion dans lesquelles logent les jeunes Espoirs du club. Il a fait appel à la responsabilité de chacun, aux collectivités qui avaient fait des promesses pour 2023… restées sans suite, aux forces vives du département. Même si le président injecte chaque saison de 1 à 2 millions (?) d’euros et ce depuis huit ans, il est grand temps qu’il trouve un sponsor national sinon il va s’essouffler et le club ne tardera pas à couler. Brive, Bayonne, nouveau promu, auront un budget supérieur à celui de l’USAP. Former de jeunes joueurs ne suffit pas dans le rugby moderne et pourtant le club catalan sait le faire depuis très longtemps. En clair l’USAP fait du surplace et ne pourra survivre à cette escalade des budgets.

Dans ces conditions, quelles recrues pour la saison à venir ?

Fins aviat !

Jo Solatges

 
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