LE TRAVAILLEUR CATALAN

La préparation d’une transformation.

TOP 14

Les Catalans rigoureux et entreprenants renversent (31-24) les Parisiens deuxièmes du Top 14.

Que ce fut difficile ! Surtout pour le supporter emmitouflé jusqu’aux yeux et qui était venu à Aimé-Giral, tremblant de froid… mais surtout de peur. Depuis combien d’années l’USAP n’avait-elle pas battu le Stade Français, son ennemi héréditaire ? Dix ans peut-être ! Et ce match, le premier de l’ « opération commando », aux dires du président Rivière, il ne fallait surtout pas le perdre sous peine de tirer un trait définitif sur une saison cauchemardesque. Même si Dame Tramontane avait décidé de glacer les os des supporters catalans, force est de constater que le vent a enfin tourné lors de ces confrontations catalano-parisiennes. Le dernier du championnat qui renverse le deuxième, le plus petit budget qui déboulonne le plus fort. Qui l’aurait imaginé ?

Merci François !

Le manager Patrick Arlettaz n’est pas adepte de la langue de bois : « Après avoir pris des cours de coaching par quelques dirigeants, on a fait la performance énorme d’avoir cette victoire sans changer de coaches ». Et boum ! Un coup de pied dans les rotules du président François Rivière qui aurait bien voulu, sous la pression il est vrai de la gente populaire, se débarrasser, voici trois semaines, d’une partie des coaches. « L’envie on ne pouvait pas en mettre plus, même si on manquait de maîtrise de temps en temps », poursuit le manager. Face aux soldats roses (en bleu marine pour un soir), les sang et or ont pénétré sur la pelouse avec moins de pression sachant qu’ils n’avaient plus rien à perdre, mais sûrement beaucoup à gagner. Avec une faim immense.

Perdu pour perdu autant jouer

Une éternelle devise qui a porté ses fruits, même si tout ne fut pas… rose. « Quand vous êtes sans cesse en train de batailler en y mettant du cœur, être parfois récompensé cela fait plaisir » conclura Patrick Arlettaz. Oui la récompense est arrivée à l’issue d’un match où les Catalans avaient laissé le frein à main au vestiaire. Meilleure attaque du Top 14, le Stade Français n’a pas réussi à transpercer la défense catalane plus d’une fois dans la première heure de jeu. Preuve, s’il en est, que la défense de l’USAP, la plus mauvaise du Top 14, peut se montrer performante. Quant à l’attaque catalane elle a lâché ses chevaux, sans arrière-pensée, si ce n’est celle de jouer enfin son va-tout, de reproduire tout ce qui était mis en place aux entraînements, en un mot de jouer tous les ballons. Une très belle performance qu’ont réalisé les vingt-trois acteurs catalans contre des adversaires d’un excellent niveau.

Un match qui, une fois de plus, nous démontre que l’USAP est capable de produire de belles choses, mais qui prouve aussi que les sang et or peuvent sortir du match très rapidement. Pour preuve les quinze minutes (60e à 74e) pendant lesquelles les supporters transis ont eu peur de revivre les fins de match de Pau, de Bayonne ou autre Clermont. Des passages à vide plus que préjudiciables au cours desquels tout peut arriver même une défaite alors que l’équipe, quelques minutes plus tôt, avait flirté avec un bonus offensif inespéré. Il serait aussi bon d’éviter de disjoncter (trepitjada de Tilsley sur la main de Parra) ou l’écran sur l’éventuel essai qui aurait pu conforter le bonus offensif de l’USAP en lui permettant d’avoir quatre essais de plus que son adversaire. Des erreurs tactiques aussi avec la pénalité non tentée alors que l’USAP menait 31 à 19 et qui aurait fourni un confortable matelas de quinze points d’avance en évitant une fin de match stressante.

Devant une telle faim de victoires il est interdit de faire la fine bouche car l’USAP nous a gratifié du match le plus complet de la saison. Le plein de confiance avant le déplacement hyper important à Brive ? Oui, mais à aborder avec autant de faim.

Fins aviat !

Jo Solatges

 
Cet article est en lecture libre. Pour avoir accès à l'ensemble du site, merci de vous connecter ou vous inscrire

ARTICLES EN LIEN

Une USAP époustouflante - Les Catalans atomisent (43-12) des Castrais pourtant venus prendre leur revanche.

Une USAP époustouflante Lire la suite »

Une peur communicative - L'USAP s'impose, sans briller, à Oyonnax (14-15) dans un match à haute tension nerveuse.

Une peur communicative Lire la suite »

La fièvre du samedi soir - Face à Toulouse sans ses internationaux, l'USAP s'impose sans trembler (27-17).

La fièvre du samedi soir Lire la suite »