LE TRAVAILLEUR CATALAN

Le 19 mars, au cinéma Vautier à Elne, le collectif « Pour une histoire franco-algérienne non falsifiée » organisait une soirée pour célébrer le 60e anniversaire du cessez-le-feu en Algérie.

A partir du 10 décembre 1960, durant plusieurs jours, des milliers d’Algériens, hommes, femmes et enfants, submergeaient les rues des principales villes d’Algérie aux cris de « Algérie algérienne ».

Tout le monde semblait avoir été pris de court, aussi bien les cadres indépendantistes que les chefs des forces françaises de répression. Spontanément et pacifiquement, ce peuple algérien, spolié, décimé et massacré pendant 130 ans de colonisation, faisait éclater sa soif de liberté et de dignité. Le chercheur en sciences sociales, Mathieu Rigouste, a consacré à ces événements un livre et un documentaire, sous le titre : Un seul héros, le peuple, parus conjointement en 2020.

C’est ce film que le collectif avait choisi de projeter à l’occasion de sa soirée du 19 mars organisée au cinéma Vautier d’Elne, « en hommage à toutes les victimes de la guerre d’Algérie et à la fraternité entre les peuples algérien et français ». S’appuyant sur des documents visuels inédits et de témoignages recueillis auprès de plusieurs participant.e.s de l’époque, Mathieu Rigourd révèle ce que furent ces événements occultés par l’occupant français et longtemps boudés par le FLN.

C’est qu’il y avait dans cet immense soulèvement populaire une dimension insaisissable, quasi cathartique de libération des meurtrissures si longtemps accumulées, comme une sorte de transe collective sur laquelle l’auteur du film insiste. Cette expression irrépressible de faire corps avec la révolution est saisissante. Les manifestant.e.s clament, bougent et dansent. Les femmes, dont le rôle majeur est souligné, poussent des youyous qui accompagnent « des moments de joies, des moments de tension extrême, pour galvaniser, comme signe de courage, d’audace », ainsi que le déclare dans le film une historienne algérienne. C’est littéralement époustouflant.

Roger Hille

Les parfums de ma terre

En première partie, Jacky Mallea, interviewé dans notre édition du 11 mars, était venu présenter le documentaire de Medhi Lallaaoui qui retrace son parcours, depuis sa jeunesse « pied noire » à Guelma, sa ville natale, puis sa vie à Ortaffa, après son départ précipité d’Algérie fin mars 1962. Près de quatorze ans se sont écoulés depuis la première projection de ce documentaire au même cinéma Vautier.
L’émotion reste intacte.  

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