
Au mépris du droit international permettant aux exilés de déposer une demande d’asile, la Pologne a entrepris de construire un gigantesque mur. Si ériger des obstacles pour bloquer les migrants n’est pas neuf, un pas vient d’être franchi en Europe : douze États membres demandent à l’UE de financer l’édification de murs à leurs frontières. Ce sont l’Autriche, la Bulgarie, Chypre, le Danemark, l’Estonie, la Grèce, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne et la République tchèque. Pourtant des murs existent déjà et surtout des barrières naturelles… qui n’empêchent pas les migrants de rejoindre l’Europe. « Ça ne sert qu’à rendre les routes des migrants plus dangereuses » déplore Marie-Christine Vergiat, vice-présidente de la Ligue des Droits de l’Homme. Déjà la Méditerranée est le cimetière de 20 000 à 30 000 migrants depuis 2014. Mais l’Europe devient une forteresse inhumaine. « L’Europe préfère laisser ou faire mourir ces personnes, plutôt que de les accueillir » s’insurge l’ethnologue Marianne Chaud.
