LE TRAVAILLEUR CATALAN

©Melina La. Gauvain Sers sur la scène de la fête de l’Huma édition 2017.

Concert. Vendredi 30 mars à Elmediator, Gauvain Sers arrive chez nous guitare à la main, entouré de cinq musiciens pour une chanson française ancrée dans son époque. Entretien.

Comment s’est construit votre univers artistique et votre sensibilité ?

Mon père, grand amateur de chansons françaises m’a bercé des musiques de Ferrat, Brel, Brassens, Renaud, Souchon, Barbara, Leprest…Ce sont eux qui m’ont donné envie d’écrire lorsque j’étais adolescent. Plus tard, j’ai voulu accompagner mes textes sur un air de guitare. Cette démarche est tout a fait autodidacte puisque dans ma famille personne n’est musicien. J’ai commencé la guitare tardivement vers 20 ans, pour poser la mélodie, aujourd’hui elle fait partie intégrante de mon univers. C’est ainsi que j’ai débuté dans des petites salles de concert.

Un goût affirmé pour l’écriture et des références culturelle bien marquées… Qu’est ce qui vous intéresse dans les formes d’expressions qui vous servent musicalement ?

Je reste toujours attentif aux petits détails du quotidien, cherchant à me nourrir d’émotions, d’images, ou de métaphores dans toute forme d’art. En littérature j’aime beaucoup Joel Dicker, d’ailleurs actuellement je prépare une interview croisée avec Michel Bussi (écrivain, politologue), il manie la langue de façon très imagée, il y a aussi des références musicales, que j’apprécie particulièrement, dans ses livres. Je suis un passionné de la langue française, et si par cette passion je peux transmettre des émotions à ma petite échelle, alors c’est déjà une réussite.

Ce choix de plonger au cœur la chanson française à textes, est-il difficile ? Vous est-il arrivé de vous sentir en décalage avec votre époque ?

La chanson française n’est pas considérée à la mode par les médias. Mais c’est celle qui me fait frissonner, celle que j’ai envie de défendre pour transmettre des émotions et raconter des histoires. La chanson à texte reste rare, bien qu’elle revienne dans l’air du temps. J’aimerais en entendre davantage. 

Pour ma part, j’ai une esthétique classique, mais mes sujets sont actuels. Il m’arrive de penser ne pas être né à la bonne époque lorsque je regarde de vieux films, où je perçois une sensibilité plus marquée et plus humaniste qui me semble moins présente aujourd’hui.

Avez-vous une volonté d’éveiller aux valeurs fraternelles et réalistes? 

Etre un artiste, c’est aussi donner sa vision du monde, sans donner de leçons. Mes chansons sont à la fois réalistes, fictives et autobiographiques comme,Dans la bagnole de mon père, ou des faits d’actualité avecHénin-Beaumontoù je dénonce le Front national.Mon fils est parti au djiad pointe la stigmatisation.Sur ton tracteurest un hommage aux agriculteurs souvent décriés. 

J’aime beaucoup à travers des témoignages, d’une conversation dans un métro ou dans un bars, en faire une histoire… J’écris un peu toute la journée des idées sur un petit carnet sur lesquelles je reviens plus tard.

Soutenu par des artistes reconnus, comment percevez-vous cette ascension ? Etes-vous inspiré par cette tournée avec l’album « Pourvu » ?

J’ai évolué au fur et à mesure des petits concerts, mais le coup de fil de Renaud a changé la face de ma carrière. C’est touchant d’être soutenu par des artistes comme lui ou Tryo. Ils m’ont donné l’élan pour aller vers le public. Je veux entretenir cette dynamique et vivre de ce métier que j’ai toujours voulu faire. Depuis 2017 on a fait une cinquantaine de dates. Là, on repart avec une nouvelle formule à cinq musiciens pour une sonorité plus proche de l’album. Je découvre une simplicité et une énergie magnifique qui m’apportent des émotions autres! L’envie de composer est permanente.

Vous considérez-vous comme un enfant du monde ? Un être libre et sans frontières ?

Enfant du monde, oui! Même si je n’ai pas énormément voyagé. Mais j’ai eu la chance de faire mes études au Canada, à Québec où les gens sont incroyablement bienveillant. Maintenant, je ne suis pas forcément globe trotteur dans mes vacances, surtout en ce moment avec les tournées. Je préfère retrouver paisiblement la famille dès que j’ai la possibilité de les voire.

Originaire du sud de la France, connaissez-vous un peu les Pyrénées-Orientales ?

Je connais les Pyrénées car j’allais en vacances avec mes parents à Sainte-Lary-Soulan. Dans les hautes Pyrénées. Nous n’avons pas encore eu l’occasion de jouer dans la région donc nous allons venir à la rencontre de ce nouveau public

Appréciez-vous la proximité avec le public, comme ce sera le cas à Elmediator ? 

à Elmediator nous jouerons l’album, reprises et inédits. Je souhaite beaucoup d’échanges, d’ambiance et d’émotions avec le public. J’entretiens la proximité, notamment via les réseaux sociaux et en concert pour quelques photos et dédicaces. Ce qui me touche le plus, ce sont les enfants qui chantent mes chansons, des étoiles plein les yeux.

 
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