LE TRAVAILLEUR CATALAN

Dans le cadre des Semaines des Droits des femmes initiées par le Conseil départemental, Nicole Rey, pour l’association Femmes Solidaires et pour la Fondation de la Mémoire de la Déportation dira « La douleur » de Marguerite Duras. Elle explique ce choix.

C’est au Palais des Rois de Majorque, samedi 11 mars à 19h, que Nicole Rey présentera une lecture théâtralisée du texte de Marguerite Duras La douleur.

Quelle est la teneur de ce texte ?

L’auteure dit elle-même de La douleur que « C’est une des choses les plus importantes de ma vie ». Elle y fait le récit des jours qui suivent la libération des camps nazis en 1945 et l’insupportable attente de son compagnon Robert Antelme déporté à Dachau pour faits de résistance. Alors que le voile commence à peine à se lever sur l’horreur des camps, Duras retranscrit, d’une plume sèche mais extrêmement poignante, son cheminement, sombre et sinueux, où elle met tout en œuvre pour surmonter son angoisse. Elle dissèque cette attente, prise entre ses errements intérieurs, les images obsédantes du « fossé noir », son face à face avec la mort… mais aussi la banalité des gestes quotidiens, accomplis avec l’espoir, tenace mais fragile, de voir réapparaître Robert. Elle écrit simplement : Qui est là ? C’est moi ! Un texte d’une rare intensité, pour moi le meilleur de Duras… peut-être parce qu’elle ne s’y regarde pas écrire.

Comment le présenter ?

J’ai choisi un décor minimaliste, sans artifices, pour laisser toute la place au monologue douloureux, à la souffrance absolue de cette femme seule, qui attend, espère et se désespère… La place aussi à toutes les analyses et les constats politiques dans lesquels nous savons que Duras excelle… Jusqu’au retour de l’absent et sa lente et douloureuse renaissance.

Pourquoi cette lecture dans les Semaines des droits de femmes ?

C’est dans la continuité de la série de lectures « Mémoires de femmes », ainsi il y a eu Alexandra Kollontaï, des femmes déportées, des résistantes… Marguerite Duras était une résistante, elle a créé en 1945 le journal Libre, elle était en relation avec Mitterand grâce à qui Robert Antelme a été libéré.

De plus ce texte dit l’attente des familles de déportés, en tant que fille de déporté il me touche de près, pourtant je n’avais jamais osé m’approcher de ce texte.

Je voudrais ajouter qu’on a l’habitude de présenter surtout l’aspect douleur en occultant le côté politique, or, ce côté est très présent dans ce texte.

Entretien Nicole Gaspon

Lecture le samedi 11 mars à 19h Palais des Rois de Majorque Inscription préalable obligatoire sur le site : ledepartement66.fr
 
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