LE TRAVAILLEUR CATALAN

Les laboratoires Servier sont condamnés pour « tromperie aggravée, homicides et blessures involontaires ».

La fin du procès du Mediator et son jugement arrivent en pleine crise sanitaire, voilà une coincidence saisissante.
Produit et commercialisé par les laboratoires Servier, le Mediator est un médicament largement prescrit (depuis 1976) pour le diabète ou le surpoids. En 2010, la pneumologue Irène Frachon a alerté sur ses graves effets secondaires et sa nature amphétaminique. Il lui aura fallu (avec d’autres)  beaucoup d’énergie et de courage pour s’attaquer à la puissante firme.
Faut-il rappeler que Jacques Servier, décédé depuis, recevait en 2008 la Légion d’honneur des mains de Sarkozy ?
Le Mediator sera finalement retiré du marché, mais entre-temps combien de vies brisées ? Les chiffres sont terribles, des milliers d’hospitalisations, près de 2000 décès, des séquelles irréversibles pour beaucoup.

Le combat n’a pas été vain, le verdict qui vient d’être rendu est clair : les laboratoires Servier sont condamnés pour « tromperie aggravée, homicides et blessures involontaires », ils doivent verser 2,7 millions d’euros. Condamnation, également, de l’Agence nationale du médicament « pour avoir gravement failli dans sa mission de police sanitaire » et avoir contribué à « fragiliser la confiance du public dans le système de santé », elle devra s’acquitter de 303 000 euros. La reconnaissance du crime, certes, mais assortie de peines de prison bien légères.
Impossible de ne pas faire le lien entre cet épisode et ce que nous vivons aujourd’hui par temps de Covid, la difficulté à mettre les vaccins à la disposition de tous, avec le verrou insupportable que constituent les brevets 

Comme pour le Mediator, il faut y voir la confirmation de l’absence totale de scrupules des grands trusts pharmaceutiques, pour eux, ce qui prime, c’est la recherche du profit maximum, la santé des gens n’entre pas dans leurs préoccupations. Qu’importent les chiffres affolants de décès et d’hospitalisations, on poursuit une logique financière aveugle. 
Que fait l’UE ? Que font les gouvernants face à ce scandale permanent ? S’en trouvera-t-il pour s’attaquer frontalement à la question ?
Il y a urgence à libérer la santé des lois du marché, à travailler la proposition communiste d’instaurer un pôle public du médicament. 

 
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