Marseille
Emmanuel Macron assistera le 23 septembre à la messe que donnera le pape François au stade Vélodrome lors de sa visite aux rencontres méditerranéennes à Marseille.
Rien n’interdit à un président de la République française d’aller à la messe, d’autres l’ont fait avant lui. Par contre, son annonce sème le trouble, d’ailleurs sa présence n’allait pas de soi, puisque l’Élysée a été obligé de souligner que le Président ne communiera pas.
Tout en faux semblant, le chef de l’État a déclaré qu’il adorait la cité phocéenne, sa « ville de cœur » et son équipe de foot. Il se rendra au stade Vélodrome, non pas pour voir l’OM, mais pour voir l’« homme en blanc ». Il adresse un clin d’œil à un électorat catholique plutôt classé à droite.
Ce choix contredit l’esprit de la loi de 1905 qui sépare les organisations religieuses et l’État, forcément neutre, puisque la République laïque « ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte ».
Une duplicité
D’un côté, Emmanuel Macron condamne, fort justement, les signes religieux dans les écoles publiques au nom de la laïcité et d’un autre il déclare participer à la messe des rencontres méditerranéennes à Marseille. Au passage, il prête le flanc aux critiques du Pape en reportant la présentation du projet de loi autorisant « l’aide active à mourir », une réforme à laquelle l’Église catholique s’oppose fermement.
« Une République laïque, c’est une République qui fait que chacun puisse exercer la religion de son choix, mais c’est de l’ordre privé », a expliqué Fabien Roussel, secrétaire national du PCF. « Un président de la République n’a pas à manifester sa préférence pour une religion », a-t-il poursuivi.
La visite à Marseille les 22 et 23 septembre du souverain pontife est consacrée à la question migratoire. Sa venue « est une bonne chose », a souligné Fabien Roussel. « Je pense qu’il donnera quelques leçons aux dirigeants européens, dont Monsieur Macron », a-t-il tancé. Qu’Emmanuel Macron « échange avec le Pape sur la régularisation des travailleurs sans papiers, sur le cimetière qu’est devenue la Méditerranée est une bonne chose », a insisté le responsable communiste.
Dominique Gerbault