LE TRAVAILLEUR CATALAN

Refaisons le monde !

Ces trois dames, Lucie, Anne et Yolande, n’ont pas froid aux yeux, ni aux cordes vocales, ni aux neurones. Elles cultivent sur scène leurs convictions, (de gauche), et chantent avec passion les airs et les paroles. Le choix des textes, joliment interprétés et soutenus par un instrumental de qualité, qui laisse la place à l’écoute des phrases, maintient naturellement l’attention du public. Tour à tour, les paroles choisies sont graves, combatives, féministes (au bon sens du terme), acides ou tout simplement poétiques. Un texte leur revient, ou revient à Lucie, « La Marche », évoquant le long calvaire de ceux qui fuient la guerre et le danger, qui abandonnent tout, qui souffrent et qui rêvent en avançant, slamé pour ne rien perdre de la force des mots, émouvant. Et le besoin de paix est au centre. Ça tombe bien. Elles chantent aussi Vian, et son « Déserteur », qui a décidé de ne pas se laisser faire, puis un texte puissant de Neruda, qui pulvérise et moque la bourgeoisie chilienne et ses valets, est ainsi redécouvert, Bella Ciao, « Göttingen » de la sublime Barbara qui se réjouit d’une humanité retrouvée et d’autres textes encore. Contrebasse, guitares et violon, c’est parfait pour ne rien perdre de la puissance des mots, trois voix de femme, au timbre distinct, c’est parfait pour qu’on ait envie de les découvrir, de les retrouver, et de les réentendre. Merci. 

Michel Marc

Une conférence précédait le concert, animée par notre ami René Granmont, passionnante, traitant des rapports paradoxaux entre sciences, entre scientifiques et la violence des guerres. Dans le prochain numéro du TC. 

 
Cet article est en lecture libre. Pour avoir accès à l'ensemble du site, merci de vous connecter ou vous inscrire

ARTICLES EN LIEN