Elle manquait à la vie culturelle du département.  Mais vendredi 1er et samedi 2 juillet, elle sera bien là, au Bocal du Tech, prête à vous accueillir avec ses concerts, sa librairie, son village des associations, ses buvettes et restaurants. 

Avec aussi, et c’est ce qui fait son originalité parmi les festivals du département, tous les débats, toutes les discussions, sur ce qui fait la vie de chacune et chacun, sur la situation politique inédite que traverse le pays. Car qui aurait pu prévoir, il y a seulement six mois, le tsunami politique qui a jailli des urnes le 19 juin ? Qui aurait pu prévoir que le quinquennat serait déjà dans l’impasse : la majorité absolue envolée, l’extrême-droite entrant en force à la Chambre, la gauche principale force d’opposition à la politique d’Emmanuel Macron ?

Aujourd’hui, le régime absolutiste qui repose sur l’élection du président de la République au suffrage universel direct et sur la mainmise du parti présidentiel sur le pouvoir législatif a un pied dans la tombe. Ce n’est pas qu’un problème d’institutions, c’est la démocratie qui craque de toutes parts avec l’abstention record, le rejet des structures politiques traditionnelles. 

Dans le même temps, l’extrême-droite a atteint un niveau d’influence parmi les plus hauts de l’Union européenne.  Cette montée de la marée brune s’est nourrie, entre autres, du comportement du camp présidentiel qui, en refusant clairement d’appeler à voter contre les candidats du RN, a fait sauter cette dernière digue républicaine qui, pourtant, avait assuré la réélection d’Emmanuel Macron. 

Aussi, la macronie, la droite, l’extrême-droite dessinent un hémicycle très à droite et la recherche de compromis pour trouver des majorités parlementaires risque fort de se traduire par une marche forcée vers les solutions les moins progressistes.

Face à ce risque, il est heureux que la Nouvelle Union Populaire Sociale et Écologique ait produit ses premiers effets positifs en envoyant près de 140 députés de gauche et écologistes à la Chambre, des députés porteurs des exigences populaires les plus urgentes, les plus concrètes. Cependant cela ne saurait suffire et il faudra que, dans les entreprises, les quartiers, les villages, chacune et chacun continuent d’exprimer leur volonté d’un monde plus juste, plus solidaire, plus sûr, en harmonie avec la nature. 

Et la fête du Travailleur Catalan est déjà une des premières étapes pour exprimer cette aspiration. Alors à vendredi et samedi au Bocal du Tech !

René Granmont