Manifs Perpignan
Dans un brouhaha médiatique infernal, Louis Aliot finit de s’acheter le label de bonne conduite en s’affichant contre l’antisémitisme.
Cette semaine s’annonçait toute tracée, pas plus et ni moins que d’habitude, sauf que sous le soleil de Perpignan et mijotées par les flammes du logo tricolore du RN, les carottes s’annonçaient presque cuites ! Sauf que…
Mardi 7 – Le coup d’épée dans l’eau
Tout commence, il y a plus de 10 jours, quand la presse annonce que la mairie de Perpignan organise sa journée de la résistance la veille du 11 novembre. Rien de mieux pour continuer à brouiller les pistes et dédiaboliser le parti de Marine. La date retenue n’est pas innocente, elle crée volontiers l’amalgame entre des visions nationalistes de celle-ci et certains sentiments patriotiques. Le secrétariat du Parti communiste des P.-O. dénonce la manœuvre, malheureusement l’écho médiatique n’est pas au rendez-vous !
En revanche, suite au conflit israélo-palestinien, le 10 novembre au soir, se prépare une retraite aux flambeaux à l’initiative collective de Cultures de Paix, des syndicats et d’associations progressistes en vue de dénoncer la violence faite au peuple palestinien et réclamer la paix entre les deux pays.
Mercredi 8 – Le Rassemblement National n’est plus antisémite !
En milieu de semaine, le maire de Perpignan, suite à l’annonce faite par les présidences respectives de l’Assemblée nationale et du Sénat à se rassembler contre l’antisémitisme, s’en fait l’écho pour organiser sa propre manifestation devant la mairie. Dilemme, répondre à l’appel de Louis Aliot, est impossible, et c’est aussi prendre le risque de se faire traiter d’antisémite, en brillant par son absence ! On marche sur la tête ! Alors que le Parti communiste français peut incarner sans peine les Juifs fusillés du groupe Manouchian, c’est par la voix de France bleue, qu’il prend position : pas de rassemblement aux côtés du R.N dimanche !
Jeudi 9 – trois pas en arrière, trois pas en avant
Jeudi, l’Association des Maires de France (AMF), sauve la situation en appelant élus et population à se rassembler contre l’antisémitisme devant toutes les préfectures de France dimanche. Parce que la paix entre les peuples et la laïcité composent l’ADN des communistes, la fédération PCF66 rejoindra les élus.
Dimanche 12 – Quelle journée !
Les communistes répondent sur tous les fronts, d’abord le matin à la fête de la rose, où les socialistes, par la voix de Julien Baraillé saluent leur venue. En même temps, dans les locaux de l’avenue de Prades, s’organisait le sprint final de la consultation militante pour les élections européennes. Le temps de dépouiller et de rassembler les chiffres, entre vingt et trente communistes se sont joints aux 600 personnes rassemblées face à la préfecture. Plusieurs élus communistes étaient également présents.
Trois discours, trois ambiances
Edmond Jorda, président de l’AMF66, prend la parole en utilisant des mots de circonstance, mais rien de vibrant pour sacraliser ce moment. Puis, les éventuelles mèches « polémiques » de monsieur Halimi ont été éteintes par le préfet Thierry Bonnier, modérateur, qui a offert des formules apaisantes, fraternelles et somme toute républicaines et laïques ! Enfin, nous saluerons la fin du repas du maire de Perpignan qui l’a mis en retard et contraint de rester à l’écart.
Non ! cette semaine n’a pas été de tout repos pour les militants de la paix et de la fraternité !
Olivier Patrouix Gracia
