
Santé – Les réponses du système hospitalier face à la canicule n’ont pas amélioré la situation de l’hôpital toujours en souffrance…
Dès le début de la canicule, l’hôpital de Perpignan a lancé le dispositif « Hôpital en tension » pour répondre à une accentuation de son activité en période estivale. Ce dispositif a conduit à ouvrir des lits supplémentaires en réanimation et dans l’unité de soins intensifs et à y adjoindre des personnels complémentaires. Mais, comme le souligne le directeur de l’hôpital, Barthélemy Mayol, cette décision était moins liée à un afflux de patients victimes de la canicule qu’à l’arrivée à l’hôpital de patients accidentés, blessés ou touchés par des pathologies lourdes. « Nous restons néanmoins attentifs aux effets retardés de la canicule » tient-il à souligner. Certes, cette canicule a nécessité une adaptation des personnels pour en atténuer les effets auprès des patients. Si les salles de réanimation et les blocs opératoires sont climatisés, les règlements interdisent la climatisation des chambres qui ne sont rafraichies que de 5 à 6° par rapport à l’air extérieur. Ce qui est largement suffisant en temps normal, mais qui, avec les températures caniculaires de ces derniers jours, faisait monter la température des chambres à plus de 30°. D’où l’utilisation par le personnel de ventilateurs et brumisateurs pour atténuer les effets de la vague de chaleur sur les malades.
Tous les problèmes demeurent
Donc, comme le souligne Christophe Climaco, secrétaire de la CGT Santé et Action sociale des P.-O., « la canicule a eu un impact global sur le système hospitalier dans la mesure où, avec des nuits plus chaudes, les patients récupéraient moins bien. » Ce qui a posé des problèmes supplémentaires aux soignants, en nombre insuffisant depuis de mois. « Hôpital en tension n’a pas donné plus de personnel, on a seulement déplacé des soignants. » À ses yeux, « tous les problèmes demeurent toujours une demi-journée d’attente aux urgences ! » C’est la même chose dans les EHPAD : « certes, on a créé des pièces rafraichies où on entasse les pensionnaires le jour, mais on les replace pour la nuit dans des chambres où il fait plus de 30°. » Et de conclure que si tout est fait pour rassurer les gens, la casse de notre système de santé ne s’en poursuit pas moins.
René Granmont