Social. Après plusieurs débrayages ponctuels, les salariés ont arrêté le travail. Des négociations sont en cours.
L’enseigne de bricolage Brico Dépôt connaît un mouvement revendicatif national. Le magasin de la zone commerciale de Claira n’est pas en reste. L’embauche est à 6 h du matin. Dès 7h, à l’ouverture au public, arrivent les premiers clients. Devant l’entreprise, une trentaine de salariés reconnaissables à leur veste rouge est là. Ils ont apporté viennoiseries et café. Ils sont en grève et ont disposé quelques panneaux expliquant leur mouvement. Quelques collègues rentrent au travail, « plutôt les CDD » confie un salarié. Plus de 60 % des agents seront en grève dans la journée. Un haut responsable régional des magasins passe et les salue. Aucune tension, des négociations sont en cours ce vendredi.
Salaires trop bas et conditions de travail dégradées
Le motif est simple. Les salaires sont trop bas. « Le système des primes est pervers. Les revenus sont pris en compte pour les impôts, mais aucune cotisation sociale n’est versée dans les caisses (Sécu, retraites). De plus, les fameuses primes d’intéressement restent toujours incertaines. Nous voulons donc des augmentations de salaire. L’entreprise en a les moyens ». Justement, les salaires, où en sont-ils ? Un responsable rayon, agent de maîtrise et 25 ans chez Brico : 1500€ net. Un vendeur de 58 ans : 1200€. Une responsable de rayon commerce, 56 ans : 1500 € . Pour la quasi-totalité des salariés restants, c’est en-dessous. Des salaires entre le Smic et 1600€, après des années d’ancienneté. Viennent en plus les fameuses primes, argument central et unique des directions et des patrons.
« En 2020, avec un chiffre d’affaire moins important, les primes étaient supérieures. Les bénéfices réalisés par le groupe en 2020 sont en hausse de plus de 7 %, à environ 39 millions ».
Déclaration d’un salarié.
Les conditions de travail sont aussi mises en cause par les grévistes. « Les efforts qu’on nous a demandé de faire, dans cette période, nous les avons fait, vraiment. Mais les charges de travail ont sensiblement augmenté. L’ouverture des « drive » le dimanche a mobilisé quelques salariés qui, un jour par semaine, ne sont plus dans le magasin et ne sont pas remplacés ». Le salariés précise que les relations entre la direction et les employés se sont aussi quelque peu dégradées. Nous verrons quelle suite sera donnée au mouvement.