LE TRAVAILLEUR CATALAN

1er mai 2019 Paris
©DR. Manifestation du 1er Mai 2019 – Paris

Ils en rêvaient, la Covid leur a ouvert la voie pour faire taire la colère sociale. Rappelez-vous la fin d’année 2019, le début de 2020, la bataille des retraites, des manifs de très grande ampleur, unitaires, déterminées, inventives. Le sentiment que se jouait sur le projet de retraites à points la remise en cause d’un système solidaire, la certitude que tout le monde y laisserait des plumes et la volonté de ne pas laisser faire. Quelques semaines plus tard la pandémie, et le premier confinement ont fait passer ce conflit au second plan (suspendu ? enterré ?). Le gouvernement est resté dans le flou, mais s’est servi des contraintes du confinement pour inciter, contraindre tout un chacun à oublier pour un temps de manifester. Avec l’intention, sinon proclamée, au moins visible de faire en sorte que l’action syndicale, l’intervention sociale se mettent au ralenti… au nom bien sûr des enjeux sanitaires. On ne pouvait pas se rassembler dans la rue, mais on pouvait de rassembler dans les grandes surfaces.

Comment sera le 1er mai 2021 ?

 D’où le sort fait au 1er mai 2020, situé dans le premier confinement, un no-man-land social, malgré quelques initiatives protestataires. Le confinement levé, les pouvoirs publics ont maintenu la pression pour que les manifestants manifestent le moins possible. Mais les mauvaises habitudes ont la peau dure et depuis le printemps, l’été, l’automne 2020 le cours d’une actualité sociale tendue a remis dans la rue de nombreux manifestants. Et 2021 a repris le flambeau, il suffit de lire le TC.

Mais nous avons des craintes quant aux intentions des pouvoirs publics, quant aux inquiétudes d’un troisième confinement qui fatigue les corps et les esprits. Nous sentons, nous savons que le mouvement social, que le monde du travail est en capacité de relever la tête, que le 1er mai 2021 ne doit en aucune façon ressembler à celui de l’an dernier, qu’il serait salutaire d’initier à l’occasion de la fête des travailleurs, dans le respect des règles sanitaires des formes multiples de rassemblements, interventions, manifestations pour que soit enfin prise en compte la parole des salariés, des chômeurs, des précaires, des retraités, des étudiants, des femmes, des hommes de ce pays. On leur a opposé la discipline budgétaire à respecter, ils constatent que l’argent existe, que le capital se porte au mieux, que les dividendes pleuvent sur les actionnaires. L’heure n’est pas au repliement sur soi, mais à une poursuite des luttes, à leurs convergences, au renforcement du rapport de force entre le monde du travail et tous ceux qui le méprisent et l’exploite. Dans les moments difficiles, pour marquer des points il faut privilégier l’attaque à la défensive.

 
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