LE TRAVAILLEUR CATALAN

© infographie P.B.
Les mesures de Jean-Michel Blanquer sont du bricolage.

En début de semaine, des millions d’enfants et d’adolescents ont retrouvé le chemin de l’école, du collège ou du lycée. Pour les parents, comme pour les élèves et les enseignants, le sentiment dominant mêle à la fois la satisfaction de voir réouverts les lieux d’enseignement et l’inquiétude devant le regain de l’épidémie de coronavirus.

Satisfaction des jeunes qui vont retrouver leurs copines et copains. Soulagement des familles de voir leurs enfants reprendre une scolarité à peu près normale, parfois totalement interrompue depuis près de six mois pour certains. Contentement des enseignants qui vont retrouver leurs élèves. Mais inquiétude aussi de tous les protagonistes, concernant les aspects aussi bien sanitaires que pédagogiques. 

Le ministre de l’éducation nationale peut cultiver autant qu’il le veut la méthode Coué en assurant « nous sommes préparés à tout », beaucoup de monde, en particulier chez les enseignants, a conscience que les mesures avancées par Jean-Michel Blanquer relèvent beaucoup plus du bricolage que d’une prise en compte sérieuse et responsable des risques épidémiques et des problèmes pédagogiques. Aucun investissement pour réduire le nombre d’élèves par classe et garantir la distanciation sociale ; aucune adaptation des programmes pour prendre en compte les mois d’enseignement à distance ; absence totale de mesures spécifiques pour réintégrer les « décrocheurs » du confinement…  Le ministre s’est refusé à prendre en compte les propositions réitérées des organisations syndicales d’enseignants et de personnel ou des associations de parents d’élèves. Ainsi, alors que tout exigeait plus de moyens pour l’école, en particulier de moyens humains, 440 postes d’enseignants ont été supprimés dans le secondaire… qui accueille 20 000 élèves de plus !

Erreurs du ministère ? Incompétences des services ? Que nenni ! C’est délibérément que Jean-Michel Blanquer a choisi de faire reposer la réussite de la rentrée sur le dévouement des personnels de l’éducation nationale et sur le savoir-faire des collectivités locales. « Nous allons maintenir le cap des réformes », a-t-il affirmé. En fait il utilise avec un bel opportunisme la crise sanitaire pour imposer sa vision de l’école publique. Une école a minima, centrée sur une conception rétrograde de l’apprentissage des maths, du français et de… la discipline avec l’objectif de sortir du cursus scolaire l’éducation culturelle, artistique et sportive qui serait alors à la charge des familles ou des municipalités. En un mot une école à deux vitesses où sera encore un peu plus aggravé son aspect inégalitaire.

 
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