Rappelez-vous le Boileau de notre siècle classique :
« Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement
Et les mots pour le dire arrivent aisément »
Pour les prochaines élections départementales, c’est tout faux. C’est le merdum complet : l’électeur de base a du souci à se faire s’il veut y voir un peu clair. Rien n’est clair, ni les mots, ni les choses qu’ils désignent.
Du côté des forces les plus obscures
Commençons par le « plus pire ». Le Rassemblement national a revêtu la tenue camouflage qui lui a bien servi pour gagner la mairie de Perpignan, en se trouvant de petites gloires locales qui se voient des fromages et des destins politiques de haute volée, grâce au RN. Ils sont de droite certes, pas fachos, d’une droite normale, présentable, à peine un peu xénophobe, iIls ont un pedigree, un passé qui plaident pour eux. Leur seul défaut, l’ignorance crasse : ils n’ont jamais su que notre pays avait eu tant à souffrir de l’extrémisme et du fascisme, ils n’ont jamais étudié la seconde guerre mondiale à l’école, ils croient que la Shoah est un détail de l’histoire et Pétain un saint homme. Et il se trouve même dans ces candidats-là, des élus, dont le maire de Baixas, qui troquent leur étiquette ancienne pour s’acoquiner avec cette nouvelle bande pour accroître sa part de gâteau sans doute. Aliot en augmentant son indemnité de maire à Perpignan, une de ses premières décisions, a suscité des vocations qui favorisent le débauchage. Le RN ne cache pas son ambition de s’installer au conseil départemental, masqué bien sûr ! C’est pour le moment sa marque de fabrique.
Du côté de la droite « vénérable »
Pour la droite « vénérable », celle qui a perdu Perpignan, le rêve de la reconquête départementale aurait sonné. Mais la campagne à peine lancée, ça couine de partout. Les plus grosses couineries viennent de la Salanque. Mais pas que… En Salanque, c’est sûr, Alain Ferrand, candidat potentiel, mis en examen à quelques semaines du scrutin et interdit de séjour dans le département « pour extorsion en bande organisée, concussion et complicité de destruction de preuves », cela fait désordre et conduit le leader de la droite vénérable à déclarer à son propos (attention langue de bois) : « Il ne répondait pas aux critères établis pour chacun des candidats ». En clair, on le jette, parce qu’on a honte, mais on a mis du temps à avoir honte. Il y a aussi les branches disparues, voir plus haut, parties à la concurrence. Il y a aussi les petits arrangements avec les copains d’En marche. Jean Sol, le leader en question se dit ami avec Castex et pas totalement insensible à ses appels du pied, il avoue que, dans son équipe, il y a des personnalités proches du président de la République. Des noms ? Des noms ? Il ne cache pas que sur le canton du Moulin-à-Vent il n’y aura pas de candidat républicain pour aider le LREM Romain Grau. On patauge donc dans le marigot avec des crocodiles d’hier et d’aujourd’hui.
Pour brouiller un peu plus les pistes
Quant à la République en marche elle sera quasiment aux abonnés absents, Christophe Euzet député de l’Hérault, mais issu des P.-O. , et chargé des négociations locales tape sans pitié sur Sol et reproche à ses copains républicains de s’inscrire dans une logique mortifère. Il leur conseille d’« arrêter de se disputer les postes dans une cabine téléphonique ». Bonjour l’ambiance.
Quant aux postes, ils en veulent tous, l’équipe sortante à gauche en avait une majorité. Cela fait des envieux. Nous avons dit ici souvent qu’elle avait fait du bon travail, mais la soif de postes a suscité à gauche aussi des tentations, sans clairement indiquer l’alternative à la politique sortante qu’ils proposent. Les écolos ont la tête qui chavire depuis les dernières élections qui ont allumé des ambitions inextinguibles : ils s’installent dans les starting-blocks, après avoir largué ceux qui chez eux parlaient d’unité. Avec une ambition « secouer ce département ».
La France Insoumise qui à l’image de son chef Mélenchon ne voit l’avenir qu’à l’horizon de son nombril fait de même et se lance dans une aventure qui met en marche la machine à perdre qui désespère tous les gens de progrès, attachés à une transformation sociale indispensable. Le tout souvent pour un fantasmagorique plat de lentilles.
Gardons la tête froide et les idées claires
Ne désespérez pas, camarades, il reste des cocos, des socialistes, des radicaux, quelques écolos qui n’ont pas cassé leur boussole, qui se présentent unis partout, qui ont pour eux la rigueur de leurs engagements, le travail accompli et l’expérience acquise. Ils sont en mesure d’éviter pour le département, des dérives qui accroîtraient la souffrance des populations. Aidons-les !