Archipel
L’Archipel accueillait la pièce de Molière dans la mise en scène de Jérôme Deschamps lors de deux soirées à guichets fermés.
Salle Grenat comble, un public très réceptif qui, à plusieurs reprises, manifestait son enthousiasme.
Il faut reconnaître que cet Avare ne manquait pas d’attraits. Dans un décor très épuré, juste des panneaux et un soleil dans un coin, une troupe de comédiennes et comédiens en surchauffe sous la figure tutélaire de Jérôme Deschamps. Il est Harpagon, tout de noir vêtu (les costumes de tous les autres sont très colorés), bedonnant, grimaçant, un peu dégoûtant, mais d’une présence incroyable. Il faut le voir traverser la scène de son pas traînant, un spectacle à lui tout seul.
Autour de lui, une troupe en superforme qui s’en donne à cœur joie, particulièrement dans le registre de la farce, un peu trop parfois, comme quand Frosine entonne du Alan Stivell…
En revanche, Deschamps/Harpagon n’en fait pas des tonnes quand il découvre qu’on lui a volé sa cassette, c’en est même un peu frustrant. Pour le reste, tout y est : amours contrariées, quiproquos, chantage, coups de bâton… mais aussi la triste condition des femmes, la toute puissance du patriarcat et, bien sûr, l’argent qui pervertit tout.
Heureusement, avec Molière, tout finit par s’arranger.
N. G.