
Édito 4065
Entre quarante et cinquante milliards par an à économiser, il faut bien être raisonnable. Il faut faire un effort. Cela veut dire des dépenses en moins, dans de nombreux secteurs. Côté recettes, rien de significatif. Le Premier ministre a d’ores et déjà écarté l’hypothèse d’une hausse d’impôts pour les plus riches. Pierre Henri Lab, dans l’Huma, écrit : « combien de postes en moins à l’hôpital, au risque d’allonger les temps d’attente ? Combien d’enfants en difficulté scolaire parce que leur professeur absent n’est pas remplacé, ou parce que les élèves sont trop nombreux dans leur classe ? Combien de demandeurs d’emploi privés d’indemnités, contraints d’accepter un travail précaire et mal payé ? … ». Il évoque ensuite l’ensemble des services publics et les collectivités territoriales. L’éditorialiste alerte à raison, évoquant le concret, le vécu des citoyens dans les territoires. Les coupes sombres ne seront pas virtuelles.
Elles auront des conséquences bien réelles, à tous les niveaux. De son côté, la secrétaire de la CGT, Sophie Binet, dénonce, évoquant une hémiplégie gouvernementale : « le gouvernement a une pathologie, il ne s’intéresse jamais aux riches et c’est toujours aux mêmes de faire des efforts ». Et elle ajoute : « la France est maintenant un pays de rentiers, dans lequel on taxe toujours moins le patrimoine, dans lequel les dividendes explosent. C’est là-dessus qu’il faut travailler. Il y a 200 milliards d’aides aux entreprises qui sont consenties sans conditions ni contreparties, quand est-ce qu’on en parle ? ». Il conviendrait d’ajouter à cette liste les 90 Milliards d’euros annuels de fraude fiscale, les écarts de revenus indécents et autres dispositifs qui privent ainsi la nation de ressources utiles.
Le gouvernement tente une pédagogie de bazar. Son ainsi évoquées, les menaces de guerre et l’instabilité économique internationale. Puis, l’argument selon lequel « on ne travaille pas assez en France, et pas assez longtemps » est aussi mis en avant et répété à l’envi, risible et révoltant à la fois. Enfin, la dette !
Au fond, c’est peut-être un tournant dans l’affrontement entre les progressistes, partant des besoins sociaux et humains et les pro-capitalistes libéraux, obsédés par les marges et les taux de rendement financiers.
Michel Marc




